Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le Dr Dalil Boubakeur, a condamné hier “l'ignoble attentat” contre la mosquée de Carpentras, située dans le département français du Vaucluse, qui a été la cible, dans la soirée de vendredi, de deux engins incendiaires. Le Dr Boubakeur a dénoncé avec “énergie l'insécurité et les provocations qui continuent à troubler les lieux de culte” musulman. “Nous demandons fermement aux autorités de protéger particulièrement nos mosquées qui semblent devenir la cible de provocations et de manifestations violentes”, a-t-il ajouté. Le CFCM “rappelle son hostilité à toute forme de violence d'où qu'elle vienne, déplore le climat actuel de manifestation et de débordement et prie particulièrement les jeunes et familles à faire preuve de la plus extrême vigilance et d'œuvrer tous ensemble pour un retour au calme”. Cet acte a ciblé “la mosquée qui a fait l'objet du jet de deux engins incendiaires artisanaux. Seul l'un d'entre eux a pris feu et légèrement endommagé le porche d'entrée”, a indiqué la préfecture du Vaucluse. “Une vingtaine de fidèles se trouvaient à l'intérieur, dont le président de la mosquée Mohamed Elad. Aucune victime n'est à déplorer et le culte interrompu brièvement a repris après les premiers constats effectués par la police”, a-t-on précisé. Vendredi soir, le président Jacques Chirac a “condamné avec la plus extrême fermeté” cette agression et a tenu “à exprimer toute sa solidarité avec la communauté musulmane de la ville, l'assurant que toute la lumière sera faite sur les circonstances de cette agression et que les auteurs seront appréhendés et punis”. Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a, de son côté, dénoncé une “agression aussi indigne qu'inacceptable”. “En ces instants, je veux exprimer ma solidarité et celle des autorités de la République, à l'égard des musulmans de Carpentras”, a-t-il dit, ajoutant que “l'agresseur devra être fermement puni”. Samedi, le préfet du Vaucluse, Hugues Parant, a déclaré “apporter le soutien de toutes les structures de l'Etat” français à la communauté musulmane de Carpentras, et “l'assurer que tout est mis en œuvre pour retrouver l'auteur de cet acte”. R. N.