La plus importante contrainte du projet est liée au relogement de 271 familles qui habitent sur l'assiette qui doit servir à l'extraction de l'argile nécessaire pour la poursuite des travaux de construction du barrage. Alors que l'unique barrage dont dispose la wilaya de Tizi Ouzou, Taksebt, est à 29% seulement de taux de remplissage et que la saison s'annonce déjà rude du fait de la faiblesse des précipitations enregistrées jusque-là, l'achèvement de la réalisation du barrage Souk n'Tléta, qui aurait pu contribuer à atténuer le spectre du stress hydrique, est reportée à mars 2023. C'est ce qu'ont indiqué les responsables de ce projet au wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, au cours de sa visite d'inspection, avant-hier, sur le site de cet ouvrage hydraulique, dont les travaux sont actuellement à 80%. "Il ne reste que la digue principale", a assuré, sur place, le directeur des travaux. Après l'exposé qui lui a été présenté sur place, le chef de l'exécutif a insisté sur l'achèvement des travaux de ce barrage avant les délais fixés. Selon les explications fournies sur place, la plus importante contrainte rencontrée est liée au relogement des 271 familles dont les demeures sont sur l'assiette qui doit servir à l'extraction de l'argile nécessaire pour la poursuite des travaux de construction du barrage. À ce propos, M. Doumi a instruit les responsables en charge de l'opération de relogement d'accélérer les travaux de réalisation de ces habitations, dont 40 ne sont pas encore lancés, 113 autres sont à 65% d'avancement et le reste, soit 118 logements, sont à plus de 90% de taux d'avancement. En juillet 2019, doit-on noter, ce barrage de Souk n'Tléta, d'une capacité de 98 millions de mètres cubes, était déjà confronté aux mêmes problèmes de manque de matériaux alluvionnaires et de relogement des familles qui habitent sur le site du projet. Le wali de l'époque avait, lui aussi, constaté la lenteur des travaux qui étaient, à cette période-là, à 63%, alors que le projet de relogement était, lui, à 74%. L'entreprise réalisatrice de ces logements avait été même mise en demeure de renforcer le chantier afin de libérer les zones des travaux, mais il se trouve que la situation n'a pas connu l'évolution escomptée. Et les travaux, confiés au groupement turc Nurol-Ozaltin, continuaient, ainsi, de traîner en longueur. À l'époque déjà, la réalisation de ce barrage accusait un énorme retard. Lancé en 2014 pour un délai initial de 40 mois, ce barrage devait être achevé en 2017, mais voilà que cinq longues années après l'expiration de ce délai, les reports se suivent et se ressemblent. Un retard qui persiste au moment où l'unique barrage de la wilaya, à savoir Taksebt, peine à se remplir, faisant planer le risque du stress hydrique sur la région. Même l'opération de pompage des eaux de l'oued Sébaou pour compenser ce manque n'a pas donné le résultat souhaité, puisque, selon Malek Abdesselam, responsable du laboratoire des eaux à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, moins d'un million de mètres cubes, soit 3% seulement des 30 millions de mètres cubes d'eau qui ont coulé dans le Sébaou depuis le 13 janvier, ont été pompés vers le barrage Taksebt. Ce responsable, qui ne cesse de plaider pour une récupération massive de ces eaux, a considéré que cette opération, déjà lancée en avril 2021, n'est malheureusement pas suffisamment exploitée. À ce sujet, il a expliqué que 600 000 à 700 000 m3/jour coulaient vers la mer. "Si on arrive à transférer 200 000 à 250 000 m3/j, la réserve actuelle de Taksebt pourrait être préservée pour l'été", a-t-il insisté. À rappeler qu'en plus du barrage de Tizi n'Tléta dont les travaux piétinent, un autre ouvrage hydrique, à savoir celui de Sidi Khelifa, à Azeffoun, est aussi en souffrance à Tizi Ouzou, alors que la station de dessalement de l'eau de mer d'Iflissen attend toujours son inscription.