Son deuxième passage sur le banc du Mouloudia d'Oran aura finalement beaucoup ressemblé au premier. D'incompréhensions réciproques en regrets qui ne servent plus à rien, ce qui aurait pu être une belle histoire d'amour et une leçon de courage et d'abnégation s'est, ainsi, transformé en une succession d'actes manqués, avant de se terminer en un incompréhensible divorce qui aura eu raison de l'ambition démesurée de Moez Bououkaz. Un homme averti en vaut deux, dit-on. Et un entraîneur doublement prévenu de la complexité de sa (future) tâche ? Pourtant informé et parfaitement renseigné sur le contexte mouloudéen avec cette guerre déclarée entre la rue et les actionnaires-dirigeants, la faiblesse de l'effectif et l'absence de toute prise en charge de l'équipe professionnelle, l'homme ambitieux avait préféré rendre le tablier d'entraîneur de l'ES Métlioui (Tunisie) pour tenter l'aventure oranaise. "Je sais que tout n'est pas parfait, mais ensemble nous relèverons le défi", s'était-il promis. C'était, toutefois, mal connaître le mode de fonctionnement de la direction de "ce" MCO. Le fait d'avoir décroché une première victoire sur le banc du Mouloudia et d'avoir mis fin à une incroyable série de dix rencontres sans le moindre succès, d'avoir rouvert la voie du dialogue avec les supporters et de s'être positionné pour un maintien sans trop de difficultés n'a pas suffi. Lors de son premier passage, en 2018, il avait d'ailleurs rapidement tenu sa promesse d'assurer le maintien en atteignant le total de trente-huit points dès la vingt-et-unième journée de championnat. Les promesses, il en donne mais il sait aussi les tenir. À l'inverse de ceux avec lesquels il avait "traité" et qui ne lui ont même pas assuré la présence d'eau minérale lors des séances d'entraînement quotidiennes. Dès lors, même s'il avait mené sa troupe à la victoire face au MCA, son sort était scellé pour on ne sait quelle raison. Le duo Djebbari-Belhadj lui a préféré Abdelkader Amrani. Bououkaz, lui, avait hérité de problèmes à la pelle, de joueurs sans domicile fixe et d'absence du moindre dinar, qu'il soit synonyme de salaire ou de prime de match. Son argent, il finira par l'avoir, au détour probablement d'une plainte au niveau de la CNRL. Mais son projet, celui de bâtir au MCO, attendra, au mieux. Ne verra jamais le jour, en vrai. Ambitieux mais ayant naïvement manqué de flair au moment de quitter sa Tunisie natale pour s'engager au MCO, Moez Bououkaz paye, aussi et surtout, sa confiance (mal placée) au moment où il fallait faire preuve de méfiance et ne pas se précipiter, la tête la première dans le piège oranais.