Le département de Benbouzid aurait, finalement, décidé d'associer les différents intervenants sur le marché des produits pharmaceutiques à son projet de nouveau règlement des pharmacies. Après avoir tenu une réunion avec la directrice générale de la pharmacie au ministère de la Santé, mercredi dernier, le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) est convié pour une autre nouvelle rencontre aujourd'hui au siège du département de Benbouzid. Cette deuxième réunion verra, selon une source syndicale, la présence du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. Les deux parties débattront essentiellement du problème de l'avant-projet de l'arrêté annoncé par le ministre devant les députés relatif à l'installation de nouvelles officines à travers le territoire national. L'annonce du ministre a suscité, faut-il le rappeler, moult réactions au sein de la corporation des pharmaciens. L'écrasante majorité des acteurs du marché du médicament a réagi à cette décision et exprimé sa désapprobation. Ainsi, Snapo, Ordre (Cnop), producteurs affiliés à l'Unop (Union nationale des opérateurs en pharmacie), organisations des distributeurs...ont plaidé la cause des pharmaciens qui déplorent le fait qu'ils ne soient pas associés dans une aussi importante décision, prise, selon eux, de manière unilatérale par le département de M. Benbouzid. Le Snapo, tient à préciser, qu'il n'est pas contre la révision de la réglementation liée à l'exercice de l'activité de pharmacien d'officine pour peu qu'il soit associé dans cette démarche par le ministère de la Santé. Le Snapo, par la voix de son président Messaoud Belambri, a dit être surpris par l'intervention du ministre de la Santé devant les députés. Ce qui avait, visiblement surpris le syndicat est le fait que le ministre déclare avoir associé et consulté à ce propos, les gens de la profession notamment le Snapo. "Faux, nous n'avons, à aucun moment, été associés à ce projet", avait répliqué le président du Snapo lors de la conférence de presse qu'il a animée mercredi dernier au siège de cette organisation. "Oui, nous sommes pour la révision de la réglementation mais encore faut-il que le Snapo et le Conseil national de l'ordre des pharmaciens (Cnop) prennent part aux différentes étapes de la préparation de cet arrêté", avoue-t-il. C'est chose faite visiblement puisque le Snapo a été convié à une réunion mercredi dernier et a eu des discussions avec la DG de la pharmacie au ministère de tutelle. Celle-ci lui a signifié qu'il ne s'agit pas d'un arrêté finalisé mais plutôt d'un brouillon appelé à être enrichi. D'où, argue-t-elle, "votre invitation à cette rencontre". Après l'annonce du ministre à l'APN, le département de la Santé s'est, semble-t-il, rétracté, puisqu'il aurait décidé d'associer les différents intervenants sur le marché des produits pharmaceutiques à son projet. Les propositions des syndicats et des organisations professionnelles seront apparemment prises en compte par la DG de la pharmacie dans l'élaboration de ce nouvel arrêté. C'est le cas du Snapo qui espère une copie du texte de loi projeté par la tutelle afin de pouvoir y apporter enrichissements et autres suggestions engageant, affirme-t-il, l'avenir de la profession. "Nous n'acceptons pas cet arrêté qui engendrera une anarchie, voire la destruction de la profession, de la part d'un ministre censé plutôt la préserver et l'organiser", a déploré le président de ce syndicat. La plupart des pharmaciens, a-t-il ajouté, sont indignés par ce regard indifférent réservé par le ministère au devenir de la profession. Si la rencontre au ministère n'aboutit pas à des décisions qui arrangent la corporation, le Snapo mettra à exécution sa décision de grève générale prévue pour le 28 du mois en cours.