L'équilibre glycémique durant le Ramadhan ou durant les autres mois de l'année est tributaire d'une discipline des patients, dont la nécessité d'une bonne diététique. "Mangez et buvez sans excès, faire de l'activité physique et bien surveiller sa glycémie", ont expliqué les médecins. L'accompagnement des diabétiques jeûneurs et des diabétiques non jeûneurs a constitué le fil rouge de la troisième édition des journées dédiées à la formation médicale continue organisée, jeudi et vendredi, à l'auditorium de la faculté des sciences islamiques de l'université El-Hadj-Lakhdar de Batna par l'Asma (Association scientifique des médecins aurassiens) de la wilaya de Batna sous le signe "Diabète et Ramadhan". En effet, selon Dr Noureddine Mallam, diabétologue, le jeûne peut constituer un risque pour le patient. "Le jeûneur peut se nuire s'il ne suit pas les recommandations du médecin. Il est de notre devoir d'accompagner les patients diabétiques durant ce mois. Nous œuvrons à vulgariser davantage tout ce qui est autour du jeûne et du Ramadhan pour cette catégorie de malades tout en les accompagnant. À cet effet, outre les quelque 250 médecins qui sont en formation, nous avons aussi invité une quarantaine d'imams de la wilaya de Batna", dira à Liberte Dr Mallam. En effet, lors de la session dédiée à l'information des imams, les formateurs, sous la houlette de Pr Rachid Malek, médecin chef du service de médecine interne du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif, les imams ont taraudé les scientifiques de questions utiles et pertinentes. L'interactivité a fait émerger la nécessité de la complémentarité entre les deux parties pour répondre aux patients demandeurs de fetwa et, du coup, convaincre certaines catégories de diabétiques pour ne pas jeûner. "Il est nécessaire d'assurer une consultation pré-Ramadhan, stratifier le risque afin d'adopter la thérapeutique adéquate durant le mois sacré. Il est à souligner aussi que pour garder un équilibre de la glycémie durant le mois de Ramadhan, il faut une bonne surveillance glycémique ainsi que du respect des règles hygiéno-diététiques", dira Dr Mallam, membre du comité scientifique. Et d'ajouter : "Pour cette édition, nous avons aussi inclus un thème d'actualité qu'est : diabète, Ramadhan et Covid-19 et les réponses en fonction des recommandations, présenté par Pr Kamal Kadri de l'EPH de Bir Thraria (Alger). Il est à noter que la Covid-19 entraîne généralement un déséquilibre de la glycémie (hyperglycémie). Le patient peut former des formes graves." La plus importante manifestation scientifique de l'est du pays rehaussée par la présence et la contribution de plusieurs sociétés savantes dont la Sami (Société algérienne de médecine interne), l'Anel (Association nationale des diabétologues endocrinologues libéraux et le DAR (diabète et Ramadhan francophone) a regroupé plusieurs médecins spécialistes et généralistes s'occupant de diabétiques à travers plusieurs wilayas du pays dont Alger, Constantine, Sétif, El-Oued, Biskra, Annaba et Touggourt, qui ont, non seulement, été informés des nouveautés dans le domaine, mais formés pour mieux prendre en charge leurs patients respectifs et, du coup, leur éviter les complications liées directement au déséquilibre de la glycémie durant le mois sacré. À cet effet, lors de ses différentes interventions, le président de l'Association scientifique des médecins aurassiens et chef de file des organisateurs, Dr Menani, a rappelé que l'équilibre glycémique durant le Ramadhan ou durant les autres mois de l'année est tributaire d'une discipline des patients dont la nécessité d'une bonne diététique : "Mangez et buvez sans excès, faire de l'activité physique et bien surveiller sa glycémie." Par ailleurs, lors des quatre ateliers, les communicants ont insisté sur la place de l'insulinothérapie fonctionnelle pour jeûner à moindre risque, la problématique de l'adaptation de l'insuline avant et pendant le mois sacré ainsi que l'alimentation du diabétique pendant le Ramadhan et le chirurgien-dentiste dont l'influence des aliments sur la cavité buccale. "La période du Ramadhan est souvent un moment propice pour le processus carieux, car les patients oublient souvent de se brosser les dents après le repas du ftour et le font seulement après le s'hor. Pis encore, lors de la rupture du jeûne, ils prennent des dattes et beaucoup d'aliments sucrés qui favorisent la carie et, du coup, affectent la gencive et la dentition. Il y a aussi le problème de la sécheresse de la bouche d'où la nécessité de se rincer la bouche régulièrement et d'utiliser le dentifrice, car cela ne rompt pas le jeûne. Nous avons rappelé à nos collègues s'occupant de diabétiques qu'il ne faut pas omettre ce volet inhérent à la santé buccale quand ils conseillent leurs patients", nous dira l'animatrice de l'atelier, Dr Mounira Bennecer, chirurgienne dentiste à Batna.