L'installation dimanche dernier par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Amara Charaf-Eddine, du comité d'organisation du championnat d'Afrique des nations (CHAN-2023), qu'abritera l'Algérie du 8 au 31 janvier 2023, a surpris plus d'un, de part surtout sa composante. En effet, au moment où ce genre de comité pour un événement aussi important requiert une implication directe des pouvoirs publics, autrement dit que ses membres, notamment son président et ses vice-présidents, sont nommés d'habitude par décret et sont placés excessivement sous la tutelle du Premier ministre, la FAF a indiqué dans son communiqué que ce comité d'organisation est présidé par Rachid Oukali, membre du bureau fédéral et président de la commission des finances, avec comme vice-président le Dr Yacine Benhamza, également membre du bureau fédéral, vice-président de la FAF et président de la commission du football professionnel. Ce comité sera constitué de plusieurs commissions présidées par des membres du bureau fédéral et de responsables de structures de la FAF, avec comme coordinateurs le secrétaire général et le secrétaire général adjoint, précise le comité. Pourtant, un comité d'une telle importance doit être composé de grandes personnalités du football algérien ayant exercé de hautes fonctions au nouveau de l'Etat et de figures emblématiques ayant joué un rôle prépondérant dans l'histoire du football algérien. Il s'agit d'un événement qui engage le prestige du pays, à l'instar des prochains Jeux méditerranéens qu'organise la ville d'Oran du 25 juin au 5 juillet 2022. Or, le comité d'organisation du championnat d'Afrique des nations (CHAN-2023) algérien ne comporte aucune personnalité de ce rang, si ce ne sont des subalternes ayant exercé des responsabilités secondaires dans les ligues régionales. Pourtant, le président de la FAF, Amara Charaf-Eddine, a insisté sur "l'importance de cet événement du football continental qu'abritera l'Algérie, qui certainement en appellera à d'autres, et pour lequel les pouvoirs publics, à leur tête le président de la République, accordent un grand intérêt en mobilisant tous les moyens nécessaires pour sa réussite". La composante de ce comité et le fait qu'il ne soit pas rattaché au services de la présidence ou du Premier ministre plaident plutôt pour le contraire. "Par ailleurs, les choses devront s'accélérer dans les jours qui viennent avec la série de réunions qu'animera ce comité, la mise en place de sous-commissions et démembrements au niveau des villes hôtes, la visite des inspecteurs de la CAF, prévue en mars prochain, le travail de coordination avec le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et les autres départements ministériels concernés par ce rendez-vous du football africain, sans oublier les walis des quatre villes qui accueilleront le CHAN", conclut le communiqué de la FAF, ce qui prouve que l'implication des pouvoirs publics se limitera aux sous-commissions.
Le silence du MJS En fait, contrairement au comité d'organisation du Championnat d'Afrique des nations (CHAN-2023), le comité d'organisation des XIXes Jeux méditerranéens d'Oran est placé sous la tutelle de la présidence suite à une décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. En effet, le décret exécutif n°21-374 du 30 septembre 2021 modifiant et complétant le décret exécutif n°17-75 du 9 février 2017 portant création du comité d'organisation des XIXes Jeux méditerranéens d'Oran, publié récemment dans le Journal officiel, explique clairement que ce comité est présidé par le commissaire des XIXes Jeux méditerranéens d'Oran, en l'occurrence Aziz Derouaz. Ce dernier est nommé par décret présidentiel, précise le décret. Le ministère de la Jeunesse et des Sports n'a toutefois pas réagi à ces nominations au sein du comité d'organisation du Championnat d'Afrique des nations (CHAN-2023) et n'a pas délégué de représentant pour son installation. À l'occasion de la prochaine Coupe d'Afrique des nations qu'abrite ce pays l'été 2023, la Côte d'Ivoire a mis en place un comité d'organisation local (Cocan) placé sous la tutelle administrative et financière du Premier ministre. "Cet ancrage a été conçu pour répondre notamment au caractère transversal des missions qui lui sont confiées et aux exigences de l'organisation d'un grand événement. Interface du comité d'organisation de la CAF, le Cocan comprend 17 membres : un président, trois vice-présidents et 13 présidents de commissions techniques. Le président du Cocan, Lambert Feh Kessé, a été nommé par décret du président de la République. Haut fonctionnaire, il est une personnalité importante du football ivoirien depuis plusieurs années. Il a notamment été premier vice-président de la Fédération ivoirienne de football. Les vice-présidents sont : 1er vice-président, Sory Diabaté, premier vice-président de la FIF, figure marquante du football ivoirien et bien connu à la CAF et à la FIFA. 2e vice-président : Sékongo Kafalo Daouda, inspecteur général du ministère des Sports. 3e vice-président : Luc Aduo Kouamé, ancien président du Stade d'Abidjan, directeur général de sociétés", explique la presse ivoirienne. La différence est de taille. L'importance accordée par les pouvoirs publics au Cocan aussi. À noter enfin que le comité d'organisation du Championnat d'Afrique des nations, destiné aux joueurs locaux (COCHAN-2023), a effectué sa série de visites de travail et d'inspection aux infrastructures se situant au niveau de la capitale et retenues pour le tournoi. La visite, inscrite dans le cadre d'un programme élaboré par le COCHAN, a emmené ses membres, conduits par le président du comité, Rachid Oukali, qui est aussi président de la commission des finances de la FAF, au nouveau stade de Baraki, une infrastructure retenue pour abriter les matchs du CHAN. Aussi, plusieurs membres de l'exécutif de la wilaya d'Alger étaient également présents lors de la visite. La veille de cette visite, le wali d'Alger, Ahmed Mabed, avait présidé une réunion, en présence des représentants de l'instance fédérale, au cours de laquelle il avait instruit les membres de son exécutif à l'effet de prendre part à cette sortie et d'apporter toute leur contribution pour sa réussite. "Pour sa part, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, avec à ses côtés le wali délégué de Baraki, a tenu à rassurer les présents quant à l'état d'avancement des travaux dans cette enceinte et sa réception dans les tout prochains mois", indique la FAF. Le ministre a annoncé que le stade du 5-Juillet-1962 fera l'objet d'une reprise des travaux afin de finaliser certaines parties de cette enceinte et d'en réhabiliter d'autres pour les mettre à niveau par rapport aux standards exigés par le cahier des charges.