Le président de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW), Mohamed Klalèche, sort de son silence pour tirer la sonnette d'alarme quant à la situation du développement qui prévaut à Tizi Ouzou. S'exprimant, mercredi dernier, lors d'une émission hebdomadaire consacrée au développement, sur les ondes de la radio locale, le président de l'APW a abordé le problème du réseau routier défectueux, le manque d'investissements productifs, le retard enregistré dans les différents projets structurants, mais aussi le manque d'infrastructures publiques. Au sujet du réseau routier, M. Klalèche a fait savoir que les chemins de wilaya et les chemins communaux sont dans leur majorité en piteux état. "Il y a une subvention de 70 milliards de centimes pour les chemins de wilaya et de 30 milliards pour les chemins communaux. Les APC doivent prendre en charge quelques axes dans leur programme de développement. L'APW fera aussi des efforts pour contribuer à l'amélioration de ces routes", a-t-il assuré, tout en relevant, toutefois, que la détérioration de ces chemins est énorme et que les subventions accordées par l'Etat sont très insuffisantes pour réhabiliter tout le réseau. Nous faut plus de subventions", a-t-il estimé. "Notre région est montagneuse, il nous faut un fonds spécial pour faire face à la détérioration des routes", a-t-il ajouté. Concernant l'investissement à Tizi Ouzou, le M. Klalèche a fait remarquer qu'il n'y avait pas de volonté politique pour relancer et encourager l'investissement. "À titre d'exemple, la zone d'activité de Tala Athmane ne dispose d'aucune commodité. Les accès sont impraticables, des lots attribués sont non exploités, à cela s'ajoute le manque de viabilisation", a-t-il expliqué, tout en estimant que pour avancer, il faut commencer par la récupération du foncier industriel. "Depuis plusieurs années, aucun investissement productif n'a été inscrit à notre wilaya. Comment créer de l'emploi et de la richesse ? Du coup, Tizi Ouzou souffre dans ce domaine, sachant que chaque année 70 000 demandes d'emploi sont enregistrées au niveau de la Direction de l'emploi", a étalé Mohamed Klalèche, pour qui élus et administration doivent conjuguer leurs efforts pour la viabilisation des zones d'activité, aider à régler toutes les difficultés notamment, les contraintes liées aux oppositions et aux lenteurs administratives qui bloquent l'investissement. "La zone industrielle de Souamaâ et celle de Draâ El-Mizan doivent voir le jour. Il faut lever toutes les entraves", citera-t-il comme exemple. S'agissant des projets structurants, M. Klalèche a estimé qu'il ne faut pas baisser les bras : "Il y a quelques années, nous avons trouvé le projet du téléphérique bloqué, le centre anti-cancer aussi mais, nous avons multiplié les démarches et du coup, ces deux projets ont été débloqués et sont actuellement opérationnels." Pour ce qui des projets structurants actuellement gelés – le stade de 50 000 places, la pénétrante, la route express, le barrage de Souk n'Tleta, la station de dessalement d'eau de mer d'Iflissen, le projet des Step... – le président de l'APW a affirmé qu'ils doivent être débloqués dans l'urgence. "Nous nous sommes engagés à faire pression sur les pouvoirs publics pour les débloquer. Le gel a trop duré pour ces projets importants", a-t-il déclaré. "De même pour le complexe mère-enfant, le nouveau CHU, les quatre EPH inscrits en étude. Ces infrastructures doivent aussi voir le jour car c'est important pour améliorer le cadre de vie de notre population", a-t-il insisté.