C'est ce qu'a annoncé le wali de Tizi Ouzou lors de la session de l'APW tenue, mardi dernier, à l'hémicycle Rabah Aïssat. «C'est une année spéciale, pas comme les autres, en raison des restrictions budgétaires décidées par le gouvernement», dira le chef de l'exécutif de wilaya. Répondant aux questions des élus, Brahim Merad a reconnu qu'il y a eu des retards, des carences et des disparités au niveau des communes. «Nous devons unir nos efforts pour venir à bout des problèmes qui freinent le développement local. Seulement 50 milliards de ressources propres entrent dans les caisses de la wilaya. Les programmes n'ont pas été réalisés comme voulu. Il n'est pas facile de trouver du foncier pour l'implantation des projets. La plupart des terres sont de statut privé. Les programmes de développement doivent être revus avec les comités de village, selon les priorités. Désormais, les subventions seront octroyées sur la base de critères objectifs, comme le nombre d'habitants, la répartition de la population sur le territoire, les ressources communales, le reste à réaliser, qu'on appliquera à partir d'un certain seuil. De nombreuses opérations sur PCD (Plans communaux de développement) ne sont pas assez avancées. Le déficit est terrible au niveau de certaines communes, notamment en ce qui concerne les infrastructures de jeunes. Hormis les stades dits «matico» et de petites salles de sport, il n'y a rien. Nous devons orienter nos fonds vers le rattrapage et la mise à niveau en sériant les opérations prioritaires», annonce le wali. Il a plaidé, en outre, pour l'achèvement des programmes lancés pour «assainir la nomenclature». «Nous devons élaborer une carte des besoins. Il faut que notre wilaya soit attractive pour fixer les populations et les investisseurs. Le minimum pour un territoire attractif est le désenclavement, les routes, l'électricité, le gaz, l'école pour les enfants, la couverture sanitaire, un assainissement fiable, l'accès à internet via la fibre optique», poursuit-il. Retard de développement Intervenant à l'ouverture de la session, le nouveau président de l'APW, Mohamed Klalèche, a dressé un tableau peu reluisant de l'état des lieux des projets structurants. «Nous constatons depuis le deuxième semestre 2014 que le débat est orienté essentiellement vers la capacité de l'Etat à prendre en charge ses investissements publics et à honorer ses différents engagements budgétaires de fonctionnement et d'équipement. En effet, cette situation financière suivie d'un manque de clarté dans les déclarations des hauts responsables du pays suscite de vrais questionnements sur l'avenir des projets structurants inscrits et ceux en voie de réalisation, non seulement dans notre wilaya, mais aussi dans toutes les wilayas du pays. Bien entendu, des questionnements légitimes de la part des citoyens et des élus qui les représentent au niveau des Assemblées élues.» Et d'ajouter : «Il est vrai que notre wilaya a bénéficié de projets structurants, dont certains sont en réalisation avancée. Je peux citer à titre d'exemple le doublement de la RN12, la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest, le barrage de Souk N'tleta, le stade de 50 000 places, le téléphérique au chef-lieu de wilaya, l'électrification de la voie ferrée, ainsi que d'autres projets sectoriels non moins importants, entamés dans différents secteurs, notamment dans l'éducation, la santé et l'enseignement supérieur. Mais force est de constater que la wilaya de Tizi Ouzou a accusé un retard important dans l'aménagement du territoire et sa dotation en infrastructures économiques et sociales. L'offre en infrastructures de base est inférieure à la demande de l'activité économique et aux besoins des citoyens. Pis encore, les projets structurants susceptibles d'améliorer le bien-être des citoyens, comme le nouveau CHU, les EPH, la clinique du rein, le complexe Mère-enfant, le barrage de Sidi Khelifa, la voie express Aïn El Hammam-Draâ El Mizan, n'arrivent pas encore à voir le jour.» Selon M. Klalèche, «notre wilaya souffre en matière d'attractivité pour les investissements productifs. Ce qui explique la hausse vertigineuse du taux de chômage. Le manque de foncier industriel constitue le principal facteur de blocage des investissements publics et privés. Les zones industrielles de Tizi Gheniff, Draâ El Mizan et Souamaâ, malgré leur création officielle, ne sont pas encore aménagées». Pour le président de l'APW, «cette réalité nous invite à nous interroger sur l'efficacité de l'action et du rôle des pouvoirs publics. Les autorités doivent agir rapidement et efficacement pour régler le problème du foncier industriel de la wilaya». Par ailleurs, il a estimé que la wilaya doit bénéficier des investissements lancés par l'Etat avec ses partenaires privés nationaux et étrangers, dans le cadre des politiques sectorielles de diversification de l'économie. «Nous constatons de grands investissements productifs orientés vers plusieurs wilayas du pays dans le secteur automobile, pharmaceutique, agroalimentaire, touristique, etc. Notre devoir est de répondre aux aspirations des citoyens et de défendre leur droit au développement, au bien-être et à leur épanouissement», conclut-il.