Les élus de l'APW de Tizi Ouzou dressent un constat d'échec de l'investissement et du développement local. Intervenant à l'occasion de la dernière session, consacrée notamment au secteur du logement et au débat autour du bilan des activités de la wilaya, les présidents de commission ont battu en brèche le satisfecit de l'administration, qui s'est enorgueillie dans son bilan d'activité 2015 de «l'amplitude et de la richesse du travail accompli dans tous les domaines et tous les secteurs confondus et sous toutes les formes». Le président de l'APW, Mohamed Klalèche, a estimé que l'environnement de l'investissement dans la région est non attractif, voire répulsif. «La délocalisation durant ces deux dernières décennies d'une dizaine d'entreprises confirme l'hostilité de cet environnement. Le nombre d'entreprises de production que compte la wilaya est inférieur à la moyenne nationale et cette situation confirme l'existence d'un processus de désindustrialisation dans cette wilaya qui n'a pas bénéficié de nouveaux investissements productifs générateurs d'emplois. Il est aussi important de souligner une faiblesse dans la coordination des différentes structures de l'administration, une inefficacité et une incapacité de traduire d'une manière opérationnelle la réglementation et les décisions en actes concrets. Cette situation a créé une insécurité juridique ayant causé, par voie de conséquence, le désinvestissement dans notre wilaya», a déclaré le président de l'APW. Dans son rapport, la commission investissement, développement local, équipements et emploi (Cidee) constate que l'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou a connu un retard flagrant par rapport aux autres régions du pays. «Malgré la crise économique et le discours sur la nécessité d'encourager l'investissement, les zones d'activité créées il y a vingt ans ne sont toujours pas opérationnelles en raison de l'absence de viabilisation et de contrôle. Malgré la disponibilité du foncier touristique, les porteurs de projets sont dans une interminable attente d'une suite à leurs demandes et les nouvelles zones industrielles n'arrivent toujours pas à voir le jour. L'investissement a connu un retard flagrant dans cette wilaya qui est délaissée et ignorée par les pouvoirs publics.» Le problème des assiettes foncières attribuées à des investisseurs qui n'ont jamais concrétisé leurs projets, laissant en jachère les lots dont ils ont bénéficié, a été également soulevé par la même commission. Selon des données de la direction locale de l'industrie et des mines, quelque 267 projets d'investissement, implantés dans les différentes zones d'activité de la wilaya, n'ont pas été lancés par les promoteurs concernés. Sur un total de 618 projets validés, seulement 182 sont fonctionnels, tandis que 169 sont en cours de réalisation.