À l'issue de son audition, hier, par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, l'enseignante universitaire de Béjaïa, Mira Moknache, a été placée sous contrôle judiciaire. Selon son avocat, Me Sofiane Ouali, trois chefs d'inculpation sont retenus contre la militante mise en cause, dont deux d'ordre criminel, à savoir "adhésion à une organisation terroriste" et "utilisation des technologies de l'information pour diffuser des idées terroristes", ainsi qu'une autre accusation portant sur infraction délictuelle, à savoir "atteinte à l'unité nationale". Ainsi, elle sera appelée à se présenter au poste de police tous les 15 jours, explique notre interlocuteur. À noter que cette enseignante à la Faculté des sciences économiques de l'université de Béjaïa n'en est pas à ses premiers déboires judiciaires, puisqu'elle est poursuivie dans plusieurs affaires liées à ses activités politiques. Déjà en 2019, elle était placée sous contrôle judiciaire dans une affaire pour "atteinte à la sécurité nationale", "violence sur la police" et "destruction de biens publics". Le tribunal correctionnel d'Amizour l'a condamnée, le 23 novembre 2021, à deux ans de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA, pour le chef d'inculpation d'"atteinte à l'unité nationale". Après avoir interjeté appel auprès de la cour de Béjaïa, elle attend toujours la programmation de son procès.Par ailleurs, le tribunal correctionnel d'Akbou a reporté sine die, le 24 février dernier, une autre affaire dans laquelle elle est accusée d'"atteinte à l'unité nationale", "atteinte à la sécurité de l'Etat", "destruction de biens de l'Etat" et "violence contre la police". Enfin, l'activiste politique originaire d'El-Kseur a également été convoquée au début de ce mois-ci par le juge d'instruction près le tribunal d'El-Athmania, à Oran, et les motifs demeurent inconnus.