Le personnel enseignant des trois paliers de l'enseignement, affilié au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), a entamé hier, lundi 28 février, son premier jour de grève nationale cyclique de deux jours. Un mouvement de contestation qui se poursuit aujourd'hui, à travers lequel ce syndicat entend réitérer son attachement à faire aboutir la plateforme de revendications soumise à sa tutelle. Le Cnapeste dénonce les conditions socioprofessionnelles "déplorables" de cette frange de la société, d'une part, et, d'autre part, l'"indifférence" affichée jusque-là par les responsables du ministère de l'éducation nationale qui rechignent, depuis le début du conflit, à engager un dialogue sérieux et responsable. Selon Messaoud Boudiba, membre du conseil national et porte-parole du Cnapeste, le taux de suivi de la grève oscille entre 70 et 80% au niveau des établissements de l'enseignement secondaire, de 40 à 65% pour le cycle moyen et de 5 à 15% pour ce qui est du palier de l'enseignement primaire. Ces taux de suivi de la grève, fait remarquer M. Boudiba, sont restés pratiquement les mêmes depuis le 2 novembre 2021, date du déclenchement du mouvement de protestation du syndicat qu'il représente. Il constate à ce sujet que la mobilisation des enseignants ne faiblit pas. "Les assemblées générales tenues au premier jour de la grève, suivies par les conseils de wilaya qui se tiendront aujourd'hui, vont débattre, cette fois-ci, de la stratégie adoptée jusqu'à maintenant. Faut-il changer de cap et entamer d'autres actions plus dissuasives pour faire aboutir nos revendications ? Telles seront les grandes questions qui seront posées et débattues lors de ces rencontres", affirme M. Boudiba, qui souligne que le conseil national, qui se réunira dans les jours à venir, sera appelé à statuer et à décider de la nouvelle marche à suivre. "La tutelle a démontré, outre son incapacité à répondre favorablement à nos revendications, son refus de plaider la cause des enseignants", déplore M. Boudiba qui pointe du doigt son immobilisme et sa fuite en avant. "En sa qualité de membre du gouvernement, il est tenu de porter fidèlement aux plus hautes autorités du pays les préoccupations exprimées par la corporation qu'il se doit également de défendre", soutient ce responsable, qui dénonce, par ailleurs, les intimidations exercées par les responsables du secteur de l'éducation de certaines wilayas du pays, à l'encontre des cadres syndicaux du Cnapeste et n'hésitent pas, selon lui, à les traîner devant les tribunaux. "Cet état de fait envenime la situation", déplore M. Boudiba, qui lance un appel aux responsables du secteur de l'éducation, à tous les niveaux, à "prendre leurs responsabilités", afin d'apaiser les tensions qui minent le secteur.