Pour le porte-parole du Cnapeste, "le pourrissement ne profite à personne". À l'occasion, il invite la tutelle à apaiser la situation en engageant avec son partenaire social, "un dialogue responsable" pour dénouer cette crise. Hier et au second jour du mouvement de grève nationale de deux jours par semaine décrété par le Cnapeste, le mot d'ordre a été massivement suivi et le cap de la mobilisation a été maintenu par le corps enseignant affilié à ce syndicat, notamment pour les cycles du moyen et du secondaire. En effet, les chiffres communiqués par le porte-parole du Cnapeste Messaoud Boudiba au premier jour de la grève, avant-hier lundi, sont restés selon lui les mêmes hier mardi. Les taux enregistrés ont été de 80% pour les établissements de l'enseignement secondaire, de 55% pour les établissements de l'enseignement moyen et de 15% pour le premier palier de l'enseignement, en l'occurrence le primaire. "La mobilisation ne faiblit pas", a affirmé M. Boudiba, qui a ajouté que cette volonté de la corporation à aller au bout de la contestation traduit l'absence de volonté de la tutelle à prendre en charge les revendications exprimées. "Le silence des responsables est perçu comme du mépris par la corporation", a constaté ce responsable, qui souligne que cela explique largement les décisions prises lors de la dernière session du conseil national tenu les 5 et 6 novembre derniers à Blida. Lors de cette session qui a radicalisé le mouvement de contestation, il a été envisagé l'organisation d'un sit-in devant les Directions de l'éducation des wilayas du pays, de rassemblements régionaux et le boycott de l'opération du report des notes trimestrielles des élèves sur les bulletins. "À qui profite cette situation, et pourquoi le ministère de l'Education ne réagit pas ?", s'est interrogé M. Boudiba qui avertit des conséquences désastreuses que pourrait engendrer cette crise si elle venait à perdurer. "Le pourrissement ne profite à personne", a indiqué ce responsable syndical, qui invite par là même la tutelle à apaiser la situation et à engager avec son partenaire social, un dialogue responsable pour dénouer cette crise. "Que leur faut-il de plus ?", a ajouté M. Boudiba, qui met en évidence la mobilisation des enseignants à travers le pays depuis le début de la grève décrétée lors du premier conseil national tenu les 15 et 16 octobre derniers à Boumerdès, et qui en est à son second round depuis. "Les responsables au niveau du ministère de l'Education nationale doivent comprendre définitivement, que leurs réponses contenues dans le procès-verbal de la réunion du 24 octobre dernier, sont loin de répondre aux revendications de la corporation", conclut Messaoud Boudiba qui a ajouté que le Cnapeste est une force de propositions, pour peu que la tutelle manifeste une volonté à aller de l'avant pour apaiser les tensions qui minent le secteur.