Cette nouvelle friction risque de compliquer la tenue du congrès dans les délais fixés par la direction, à savoir d'ici à la rentrée prochaine. Fraîchement élu sénateur, le maintien de Youcef Aouchiche comme premier secrétaire national du FFS ne fait visiblement pas consensus au sein du parti. Deux membres de l'instance présidentielle en effet se démarquent de la décision et saisissent le conseil national. Dans une lettre adressée aux membres du conseil national, au lendemain de la décision de l'instance présidentielle de charger le premier secrétaire de désigner un nouveau secrétariat, — et dont nous détenons une copie —, deux membres du présidium du FFS, à savoir Sofiane Chioukh et Mohamed Hadji, se démarquent de la décision prise par trois de leurs camarades de l'instance dirigeante en pointant du doigt l'absence de consensus. "L'instance présidentielle du parti avait désigné le Premier secrétaire national en date du 31/08/2020 pour un mandat d'une année conformément aux textes du parti", rappelle ainsi le document qui précise que depuis la fin du mandat de ce dernier "nous avons demandé à nos camarades membres de l'instance présidentielle de l'inviter à présenter son bilan devant les membres du conseil national et à désigner un nouveau premier secrétaire, conformément aux textes du parti, avec un secrétariat réduit pour préparer le prochain congrès national". Mais, "notre demande s'est toujours heurtée au refus de ces derniers", regrettent les rédacteurs de la lettre. Les deux membres de l'instance présidentielle tiennent à prendre pour témoins les membres du conseil national que d'autres "demandes" formulées aux autres membres de l'instance présidentielle ont été rejetées. Il s'agit de la tenue d'une session du conseil national pour discuter de la participation à l'élection sénatoriale et la préparation du congrès qui devait se tenir l'été dernier. "Hélas, notre volonté s'est heurtée à l'obsession de vouloir faire dans la précipitation en faisant fi de la situation organique du parti et du contexte politique", note le document qui ajoute que devant "cette situation ubuesque" "(...) nous avons pris nos responsabilités pour vous informer, en premier lieu, pour que tous ensemble nous allions examiner et chercher le voies et moyens de sortir le parti de cette situation". La veille, pourtant, Hakim Belahcel expliquait que la décision de reconduire Youcef Aouchiche devait permettre au "(...) nouveau secrétariat national (...) d'insuffler une dynamique nouvelle et enthousiaste, afin de rassembler la grande famille du FFS et de l'engager sans attendre dans un processus organique et politique qui sera la pierre angulaire des assises du prochain congrès prévu durant l'été prochain". Cette nouvelle friction risque de compliquer la tenue du congrès dans les délais fixés par la direction, à savoir d'ici à la rentrée prochaine. Cette échéance, la première depuis 2013, devrait être précédée par une session du conseil national. Or, à cause des remous actuels, cette instance n'a pas pu se réunir depuis plusieurs mois. Pis encore, les clivages existant au sein de l'instance présidentielle peuvent conduire à une impasse qui débouchera sur le recours à un "congrès extraordinaire". Or, cette expérience a déjà été éprouvée à trois reprises sans pour autant régler la crise.