C'est par le biais d'un court communiqué rendu public samedi, que l'instance présidentielle du FFS a annoncé avoir chargé son premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, de nommer une nouvelle direction. Dans la perspective de la tenue du congrès de leur parti, les dirigeants du Front des forces socialistes (FFS) ont décidé d'opérer des changements dans la direction. Ils ont maintenu le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, qu'ils ont chargé de nommer de nouveaux secrétaires nationaux. Quelques semaines après avoir décidé de participer aux élections portant renouvellement des membres du Conseil de la nation, les membres de l'instance présidentielle du FFS ont décidé de changer la direction de leur parti. Par le biais d'un court communiqué rendu public samedi, l'instance présidentielle a annoncé avoir chargé Youcef Aouchiche de nommer une nouvelle direction. Pour Hakim Belahcel, ce choix est motivé par la nécessité "d'appréhender dans de meilleures conditions la préparation et l'organisation de notre prochain congrès national ordinaire". "(...) Le nouveau secrétariat national sera chargé d'insuffler une dynamique nouvelle et enthousiaste, afin de rassembler la grande famille du FFS et de l'engager sans attendre dans un processus organique et politique qui sera la pierre angulaire des assises du prochain congrès prévu durant l'été prochain", a ajouté le responsable du parti qui ajoute que "la direction et les militants" du FFS "aspirent à réussir cet événement historique qui œuvrera pour préserver la ligne politique originelle du FFS et qui dégagera les perspectives idoines pour s'imposer comme force de propositions et d'alternatives sérieuses et crédibles". Chez d'autres militants, les choses sont vues différemment. On estime que les changements opérés au sein de la direction du FFS visent à "écarter" les "opposants" à l'actuelle direction. Il s'agit notamment de ceux qui ont refusé l'option de voir le FFS participer aux élections sénatoriales. Ils donnent comme preuve le fait que la réunion de l'instance présidentielle s'est tenue sans la présence de Sofiane Chioukh, qui n'est pas sur la même longueur d'onde que Hakim Belahcel, qui se trouve à l'étranger. "La direction vise les membres du secrétariat national et du conseil national qui s'opposent à la normalisation de notre parti", accuse un membre du conseil national. Pour lui, cela a commencé avec la décision de participer aux sénatoriales, "prise en dehors du conseil national". Mohamed Lahlou figure parmi ceux qui refusent de s'inscrire dans la démarche de l'actuelle direction. Cet universitaire a publié une tribune sur les réseaux sociaux pour dénoncer "un détournement" du FFS. "Depuis deux années, les structures du parti et son combat démocratique de 1963 ont été détournés par un groupe de 'putschistes' dont le but est de normaliser le FFS", écrit-il. Dur, il estime qu'"au service des privilèges individuels d'un groupuscule sans morale politique, le FFS 'normalisé' est absent de tous les mouvements de revendication et contestation au niveau national". Entre les deux groupes, d'autres militants souhaitent dépasser la crise actuelle. "Pour moi, l'instance présidentielle, dans son ensemble, a failli puisqu'elle est incapable de tenir ne serait-ce qu'une réunion du conseil national", a jugé un cadre du parti, qui "souhaite réunifier" les rangs du parti. Pour lui, les deux "clans" sont "dans la faute" puisque chacun "tire à lui" les bénéfices "de la crise". Or, "le FFS est un instrument des luttes démocratiques que nous n'avons pas le droit de dilapider".