Les premiers éléments de l'enquête indiquent, selon le magistrat, une négligence manifeste dans l'exercice de leurs fonctions des agents chargés de la sécurité dans l'enceinte de la cité universitaire. L'auteur présumé de l'agression perpétrée à l'aide d'une arme blanche contre quatre étudiantes résidant à la cité universitaire de jeunes filles Chenoui-Aïcha de la commune de Boudouaou, à l'est de Boumerdès, a été mis sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Boudouaou. C'est ce qu'a déclaré hier le procureur de la République de la même juridiction, lors d'un point de presse. "En vertu de l'article 11 paragraphe 3 du code de procédure pénale, et pour mettre fin à toute désinformation concernant cette affaire, nous avons jugé utile d'informer l'opinion publique et en toute clarté et objectivité sur les premiers éléments de l'enquête qui concerne l'agression physique dont ont été victimes quatre étudiantes résidant à la cité universitaire de jeunes filles Chenoui-Aïcha de Boudouaou", déclare, d'emblée, le procureur de la République qui est revenu par la suite et dans le détail sur le déroulement des événements et la nuit d'horreur qu'ont vécue les étudiantes de cette cité. "Dans la nuit du vendredi 25 février au samedi 26, et vers 23h20, un individu, âgé de 31 ans, employé dans un chantier du BTPH implanté à proximité de la résidence universitaire, a escaladé le mur d'enceinte de la cité universitaire, puis s'est dirigé au pavillon C où résident les quatre étudiantes. Il est monté au troisième étage du même pavillon et a pris soin de couper l'électricité de l'étage avant de perpétrer son acte ignoble à l'aide d'un marteau sur ses deux premières victimes qui se trouvaient dans leur chambre en leur assénant plusieurs coups de marteau. Il est monté ensuite au quatrième étage, où il a perpétré la même agression avec la même arme sur deux autres étudiantes qui empruntaient le couloir de l'étage en question", a relaté le procureur de la République qui a précisé que l'auteur de cet acte ignoble a été maîtrisé dans un premier temps par les agents de sécurité de la cité universitaire, dès que l'alerte a été donnée. L'intervention rapide des éléments de la Police judiciaire de la daïra de Boudouaou, a-t-il affirmé, a permis de procéder à son arrestation et à sa mise en garde à vue pour les besoins de l'enquête. Il a également rappelé que les victimes ont été évacuées vers les hôpitaux Zemirli à El-Harrach et Mustapha-Pacha d'Alger, et précise que d'eux d'entre elles ont déjà quitté l'hôpital, alors que deux autres, qui ont subi de lourdes interventions chirurgicales, sont toujours en observation. Les premiers éléments de l'enquête, selon ce magistrat, indiquent une négligence manifeste dans l'exercice de leurs fonctions des agents chargés de la sécurité dans l'enceinte de la cité universitaire. Il précise pour cela qu'un des agents a quitté son poste de travail pour aller chez lui, alors que le second, censé surveiller l'endroit par où l'agresseur s'est introduit à l'intérieur de la cité, n'était pas à son poste au moment des faits. Les mêmes éléments de l'enquête, selon le procureur de la République, font ressortir également que ce sinistre individu a agi seul et n'a bénéficié d'aucune complicité, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la cité, pour s'introduire dans l'enceinte de la cité universitaire et commettre son méfait. "En date du 1er mars 2022, les prévenus ont été présentés par devant le procureur de la République. Après les avoir entendus, leurs dossiers ont été transférés au juge d'instruction pour ouverture d'une enquête et pour engager des poursuites à l'encontre de l'auteur des faits pour tentative d'assassinat avec préméditation, et non-assistance à personne en danger avec la demande de leur mise sous mandat de dépôt des deux agents de sécurité", a indiqué le procureur qui précise que le juge d'instruction, après avoir entendu les accusés, a ordonné la mise sous mandat de dépôt du principal accusé auteur de l'agression.