Les montants des aides alloués aux familles démunis à la veille du mois de Ramadan sont jugés insuffisants pour répondre aux attentes exprimées. Constatent les responsables locaux dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou. À un mois du Ramadhan, l'aide destinée aux plus démunis fait encore parler d'elle dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou, où les édiles ont du mal à gérer ce dossier en raison des montants alloués qui sont jugés insuffisants pour répondre aux attentes exprimées. Dans la commune d'Aït Bouadou, entre autres, la municipalité vient de bénéficier d'un montant de 160 millions de centimes pour venir en aide à 160 familles démunies, à savoir 10 000 DA pour chacune d'elles. Un montant jugé insignifiant devant le nombre de dossiers déposés auprès des services de la commune. "Nous avons enregistré, jusqu'à présent, 1 050 dossiers, et malheureusement nous ne pouvons satisfaire que 160 postulants. Après toute une gymnastique, nous avons décidé de retenir uniquement les personnes handicapées, les plus pauvres et celles sans aucune ressource. Ce n'est pas facile de gérer une situation pareille, sachant que notre région recèle de nombreuses poches de pauvreté", nous a confié Cherif Bentahar, vice-président de l'APC. Selon ce dernier, les services de la wilaya et de la direction de l'action sociale doivent allouer des cagnottes plus conséquentes si on veut vraiment venir en aide aux familles démunies. La même situation est signalée dans plusieurs autres communes, particulièrement à Tizi n' Tléta, à Agouni Gueghrane et aux Ouadhias, pour ne citer que ces localités du sud de la wilaya, qui comptent de nombreuses zones d'ombre. À Tizi n' Tléta, plus d'un millier de demandeurs sont enregistrés au service social, mais la prise en charge ne peut dépasser 200 demandeurs, a-t-on appris. "Nous avons enregistré plus d'un millier de demandes d'aide, mais l'enveloppe allouée et les fonds que nous avons puisés dans le budget communal ne permettront que la prise en charge de près de 300 demandeurs. Pour satisfaire toute la demande, du moins les cas nécessiteux, il nous faut plus d'argent", a expliqué Ouahab Belkecem, membre de l'exécutif communal. Dans la commune de Beni Douala, la donne est plus compliquée, puisque l'APC ne dispose même pas de budget pour y faire face. "Nous avons enregistré plus de 1 100 demandeurs. Nous avons pu, avec beaucoup d'efforts, dégager une liste de 768 demandeurs éligibles, mais nous n'avons reçu qu'une subvention de 170 millions, donc seuls 170 demandeurs seront pris en charge", nous a affirmé le président de l'APC de Beni Douala, précisant que sa collectivité n'a pu dégager que la modique somme de 100 000 DA pour cette opération. "Notre commune n'a pas d'argent, d'ailleurs même les salaires du personnel ne seront pas garantis à partir de juillet prochain. Nous demandons au service concerné de nous attribuer plus de financement non seulement pour satisfaire la demande exprimée en matière d'aide, mais aussi pour pouvoir payer nos fonctionnaires", a-t-il clamé. À Mechtras, dans le sud de la wilaya, le nombre de demandeurs enregistrés avoisine le millier. La commission a retenu 604 dossiers, mais l'enveloppe allouée par les services de la wilaya n'est que de 190 millions de centimes, alors que l'APC a dégagé sur son budget une cagnotte supplémentaire de 500 000 DA. Donc pour le moment ce ne seront que 240 familles qui seront concernées par le chèque destiné aux familles en situation précaire. "Normalement, tous les demandeurs retenus devraient être satisfaits, d'autres subventions nous seront allouées par les services concernés de la wilaya", espère le président de l'APC de Mechtras.