Il ne se passe pas un jour sans que des disputes mettent aux prises des bandes de jeunes dans les différents quartiers d'El Kala, dans la wilaya d'El Tarf. La dernière confrontation s'est produite jeudi dernier juste à proximité du commissariat de police. Il a fallu l'intervention rapide des policiers de service pour les disperser, faute de quoi un drame aurait pu se produire. La bataille rangée entre bandes rivales eut lieu dans un style bien particulier, celui des années 70 où l'on avait vu des jeunes avec des chaînes et armés de couteaux. Ces scènes se produisent souvent devant l'enceinte des deux lycées et des quatre CEM. Il y a une semaine un jeune lycéen a été agressé avec une arme blanche devant le lycée technique. Les spectateurs présents n'ont pas osé intervenir par peur de représailles. Une trentaine de jeunes de la cité dortoir FLN s'attaquent à des jeunes de quartiers rivaux pendant que d'autres remontent des quartiers populaires du centre de la ville et redescendent vers le quartier populeux dit Boulif ou celui dans les hauteurs de Gelas. Couteaux, gourdins et bâtons tournoient alors dans les mains de petites bandes, affolant de paisibles ménagères ou de simples passants. À l'origine de ces disputes, se trouve évidement une fille à qui un camarade de classe a manqué de respect. En intervenant, le frère, le père ou le parent se trouvant sur les lieux est battu pour avoir défendu l'honneur de la famille. De telles situations s'achèvent inévitablement par des batailles rangées. En tout état de cause, la délinquance juvénile gagne du terrain et son origine est fortement liée aux conditions sociales de la population de cette région de l'arrière pays. Trente-six mille familles démunies, accentuées par un taux de déperdition scolaire très élevé et les échecs scolaires en sont, entre autres, les causes de cet état de fait. L'école étatique a montré depuis si longtemps ses limites. L'on apprend de sources crédibles que la consommation de drogue, de barbituriques… saigne à blanc le milieu scolaire. C'est une réalité palpable chez les lycéens, les jeunes chômeurs, voire même de jeunes collégiens. Tout ce petit monde est livré à lui-même, situation accentuée par une passivité des parents et par un environnement hostile. La situation est préoccupante à plus d'un titre ; il est temps que les pouvoirs publics réagissent pour mettre un terme à cette “saignée juvénile”. Dernièrement, deux magasins et des taxiphones ont été cambriolés de nuit par des jeunes. Les compteurs de ces appareils ont été arrachés et emportés par les maraudeurs, ainsi que les téléphones portables en réparation. Le malheur c'est que ces magasins appartiennent à des jeunes qui ont misé toutes leurs économies, pour ne vivre le calvaire du chômage. Une enquête est diligentée par les services de police. Le vol a eu lieu en plein centre-ville du chef-lieu de la wilaya. Un des groupes de voleurs a été piégé, la porte s'étant refermée sur les voleurs qui ont été appréhendés par les policiers en faction. Tahar Boudjemaa