Au terme du colloque national organisé par l'université de Tamanrasset, les 12 et 13 du mois courant, sur le thème "Le tourisme dans les régions frontalières et son rôle dans la consolidation des coopérations territoriale et internationale", plusieurs recommandations ont été faites par les académiciens et universitaires qui y participaient et qui ont dressé un constat peu reluisant sur ce secteur moribond en Algérie. Se basant sur les résultats d'interventions percutantes sur le plan scientifique, le comité d'organisation a ainsi fait ressortir une myriade de consignes qui devraient prochainement être soumises aux instances compétentes. D'emblée, on a insisté sur la nécessité de valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel pour relancer l'activité touristique et sortir ce secteur du marasme qui l'engourdit depuis des années, notamment dans les régions qui regorgent de sites naturels et archéologiques, malheureusement non classés. Les intervenants ont également insisté sur la mise en place de mécanismes axés sur l'éducation et la culture touristique à l'effet de consolider l'attrait touristique et développer les comportements permettant de véhiculer une meilleure image du produit touristique algérien. D'où l'impérative nécessité d'impliquer tous les secteurs ayant un lien direct ou indirect avec l'activité touristique, entre autres le secteur sécuritaire et ceux des travaux publics et des transports. La réalisation de divers programmes visant à développer les infrastructures telles que les routes, les chemins de fer et les aéroports, à même de stimuler la mise en place de projets de taille et de pôles touristiques en mesure de booster le tourisme domestique et réceptif dans les zones frontalières, a été aussi préconisé par les séminaristes, qui ont mis l'accent sur l'importance de mettre l'accent sur la promotion de la destination Algérie en utilisant des moyens de communication modernes et appropriés. Aussi, ils ont mis en exergue la nécessité d'adopter des méthodes de travail efficaces et des outils permettant de se mettre au diapason des exigences internationales afin d'aboutir au niveau de compétitivité requis en matière de services touristiques. Ce n'est pas tout puisqu'il a également été recommandé d'éliminer toutes les formes de marginalisation et d'exclusion de zones touristiques en impliquant les populations locales dans la prise de décision et dans la mise en place prioritaire de programmes ayant trait au développement durable des zones frontalières. à ce titre, il a été proposé de développer les axes de recherche prioritaires et d'instaurer une gestion participative du patrimoine, tout en associant les autochtones et les experts locaux, en vue de renforcer les relations de coopération touristique avec les pays du voisinage. Citant les exemples de pays connus pour la qualité de leurs produits et services touristiques, tels que la Malaisie, l'Indonésie, la Tunisie et la Turquie, les organisateurs de ce colloque — organisé à l'initiative de l'équipe de recherche entrepreneuriale et de la stratégie de développement des petites et moyennes entreprises de l'université de Tamanrasset — ont invité les autorités compétentes à développer une politique de réseautage permettant de bannir toute forme de discrimination entre les régions frontalières disposant de potentialités touristiques considérables. Ce qui permettra, estime-t-on, de s'ouvrir réellement sur le marché national et sur une Afrique nécessitant d'accélérer les projets favorisant l'investissement et la consolidation des échanges commerciaux dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).