Attirant des familles, des promeneurs et des visiteurs de passage dans la ville de Jijel, cette façade maritime devient infréquentable dès que le mercure bouge à cause de la chaleur étouffante, conjuguée à l'absence d'espaces verts. Exit les espaces verts sur la façade maritime de Bordj Chetti (ex-Beaumarchais) à Jijel. Le tout-béton a encore une fois été au rendez-vous dans ce littoral, aménagé sur 1,17 km et une superficie de 29 500 m2, pour doter cette ville d'un front de mer. Alors que la minéralisation des espaces verts, dénoncée par des spécialistes, a amputé cette ville de ses jardins, dont la plupart sont abandonnés à leur triste sort, c'est cette façade qui se voit privée d'une verdure qui aurait pu lui donner plus de splendeur. Et pour cause, tout au long de l'étendue de cette façade, et à l'exception d'une petite parcelle à son flanc est, aucun espace vert n'a été aménagé. Les concepteurs du plan d'aménagement de cet espace n'ont pas jugé utile de le doter d'une végétation pour atténuer "les effets des changements climatiques et les effets de serre en raison de la surconsommation des terrains naturels", comme le mentionne une étude d'universitaires de Jijel. Dans cette étude, il est fait état "que les zones méditerranéennes sont les plus affectées par ces effets". Attirant des familles, des promeneurs et des visiteurs de passage dans la ville de Jijel, cette façade maritime est devenue un véritable coin de méditation face à la mer. Dès qu'un brin de soleil brille, elle est rapidement prise d'assaut. Sauf que dès que le mercure bouge, il n'est plus possible de supporter la chaleur qui s'y installe. En été, il est encore impossible de s'y aventurer durant la journée. La nuit, à l'installation de la fraîcheur nocturne, c'est la ruée sur cet espace, où se croisent les milliers de vacanciers, séjournant à Jijel. Des solutions sont pourtant préconisées dans l'étude universitaire en question pour tempérer le climat dans cette façade, et ailleurs dans le reste de la zone urbaine. Dans cette étude intitulée "Impact de la végétation des tissus existants sur l'environnement urbain", il est question d'introduction de la végétation dans les centres urbains existants dont le défi est d'améliorer le confort thermique, la réduction des émissions de chaleur et la protection du patrimoine naturel. À travers les simulations numériques effectuées pour réaliser cette étude au quartier Cirque, au centre-ville de Jijel, "qui est une ville côtière méditerranéenne", "les résultats ont prouvé que la végétation apporte une amélioration des conditions thermiques et le confort". Le paradoxe a fait que cette végétation fasse défaut dans cette façade maritime. À défaut de verdure et de végétation, on lui a préféré du béton et de la minéralisation de son espace. Bordj Chetti est pourtant cet espace de rassemblement à la recherche d'une fraîcheur et d'un coin de détente. Sauf que la fraîcheur de la mer ne peut assurer à elle seule le confort dans les conditions de l'extrême chaleur de l'été.