Selon le rapport mensuel de l'Opep, les cours du brut algérien ont progressé de 14,2% le mois passé par rapport à janvier 2022, pour atteindre 100,71 dollars le baril. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) maintient, pour l'instant, sa prévision d'une hausse de 4,2 millions de barils/jour de la demande de brut cette année, qui devrait ainsi atteindre 100,90 millions de barils/jour. "Cette prévision est toutefois susceptible d'être modifiée dans les prochaines semaines", lorsqu'il y aura plus de "clarté" sur l'effet des turbulences géopolitiques liées, indique l'Opep dans son rapport annuel. L'Opep évoque, dans son rapport, "un niveau sans précédent d'incertitude" et "une forte volatilité". L'incertitude, estime le rapport, "dominera dans les mois restants de 2022". Outre les turbulences géopolitiques, l'Opep cite l'"impact des restrictions et des restructurations" de la production et des flux commerciaux sur l'inflation et la demande de pétrole et comment cela servira à accélérer la dynamique de transition énergétique, notamment en Europe. Dans ce contexte, l'Opep estime que la sauvegarde de la stabilité du marché "restera primordiale pour les producteurs de pétrole et les pays consommateurs". Selon le rapport, le conflit en Europe de l'Est et les préoccupations concernant la Covid-19 auraient un impact négatif à court terme sur la croissance mondiale. Au chapitre de l'offre, la production des pays de l'Opep a progressé de 440 000 barils/jour en février dernier, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport mensuel. La production de pétrole brut a augmenté principalement en Arabie saoudite et en Libye, tandis qu'elle a baissé au Nigeria et en Guinée équatoriale. L'Algérie a produit 978 000 barils/jour en moyenne en février, contre 977 000 barils/jour en décembre, en hausse de 1 000 barils/jour. Les cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont progressé de 12,50 dollars le baril. La moyenne mensuelle des prix du baril de brut algérien est passée de 88,21 dollars en janvier 2022 à 100,71 dollars en février dernier, soit une hausse de 14,2%, selon le rapport mensuel de l'Opep. Avec cette progression, le Sahara Blend a été le deuxième brut le plus cher des 13 bruts de l'Opep en janvier dernier, après l'Angolais Girassol. Le prix du brut algérien est établi en fonction des cours du brent, brut de référence de la mer du Nord, coté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs. La hausse des prix du pétrole devrait permettre à l'Algérie d'engranger quelques surplus de recettes financières par rapport aux cadrages et prévisions budgétaires établies préalablement à travers la loi de finances. Celle-ci est basée sur un prix de référence du baril de seulement 45 dollars et une prévision prudente d'un cours moyen du marché de 50 dollars. Hier matin, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai a atteint 101,04 dollars. Les cours de l'or noir continuaient de baisser par rapport aux sommets atteints la semaine précédente, tirés par l'espoir que les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine puissent conduire à une désescalade du conflit, ont commenté des analystes. Il y a une semaine, les cours avaient atteint un record depuis 2008, à 139,13 dollars pour le brent.