L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu hier, ses prévisions de hausse de la demande mondiale de brut pour cette année, la jugeant "robuste" sur fond de reprise économique, en dépit des risques liés à l'évolution de la pandémie de Covid-19. Sa prévision de la demande a ainsi été maintenue pour 2022, avec un rebond attendu de 4,2 millions de barils/jour pour atteindre 100,8 millions de barils/jour, a indiqué l'Opep dans son rapport mensuel. "Même si l'impact du variant Omicron devrait être léger et de courte durée, des incertitudes demeurent concernant de nouveaux variants ou de nouvelles restrictions de la mobilité, alors que la reprise économique mondiale est par ailleurs régulière", note toutefois l'Organisation. Mais elle réaffirme plutôt son optimisme. Dans un article consacré aux politiques monétaires, l'Opep conclut à une prévision de la demande "robuste" et estime que "le marché pétrolier devrait rester bien soutenu tout au long de 2022". Selon le rapport, la production des 13 pays membres de l'Opep a atteint 27,882 millions de barils/jour en décembre 2021 contre les 27,715 millions de barils/jour, au mois de novembre dernier. Entre novembre et décembre, les pays de l'Opep ont augmenté leur production de 166 000 barils/ jour, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport. La production de pétrole brut a augmenté principalement en Angola, en Arabie saoudite, en Irak et aux Emirats arabes unis, tandis que la production en Libye et au Nigeria a diminué. L'Algérie aurait produit 964 000 barils/jour en décembre dernier, contre 954 000 barils/jour en novembre, soit une hausse de 10 000 barils/jour, selon des sources secondaires. Mais sur la base de la communication directe, l'Algérie a pompé 966 000 barils/jour en décembre 2021, contre 959 000 barils/jour en novembre de la même année, soit une hausse de 7 000 barils/jour. Le prix moyen du Sahara Blend, pétrole de référence algérienne a baissé de 6,47 dollars en glissement mensuel. Il est passé de 81,97 dollars le baril en novembre 2021 à 75,50 dollars le baril en décembre de la même année. En moyenne annuelle, le prix du Sahara Blend est estimé à 70,89 dollars le baril en 2021 contre 42,12 dollars le baril en 2020. Pour rappel, la loi de finances complémentaire 2021 a retenu un prix fiscal du baril de pétrole autour de 40 dollars et une moyenne de 45 dollars pour le prix du marché. Goldman Sachs s'attend à ce que le prix du baril de brent atteigne 100 dollars au second semestre de cette année, évoquant un impact moindre que redouté du variant Omicron sur la demande, conjugué à une perturbation accrue de l'offre. "Cela a maintenu le marché mondial du pétrole dans un déficit plus important que prévu", ont écrit les analystes de la banque américaine dans une note publiée lundi. Goldman Sachs estime que le prix du baril de brent dépassera 90 dollars au cours du premier trimestre pour atteindre 95 dollars au deuxième puis 100 dollars lors de la seconde partie de l'année. Les prix du brent et du WTI évoluaient, hier, à leur plus haut niveau depuis plus de sept ans, dopés par des perturbations de l'offre, de vives tensions géopolitiques et une remontée de la demande, malgré le variant Omicron. Le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars grimpait de 1,24% à 87,55 dollars. Plus tôt dans la séance, le Brent a atteint 88,13 dollars le baril, au plus haut depuis octobre 2014. Le baril américain de WTI pour livraison en février gagnait 1,66% à 85,21 dollars. Plusieurs facteurs contribuent à cette nouvelle poussée du pétrole, notamment les interruptions de production "en Libye, au Nigeria, en Angola, en Equateur et, plus récemment, au Canada en raison du froid extrême", selon Hussein Sayed, analyste chez Exinity. Outre l'offre restreinte, "les acteurs du marché voient dans les tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient l'une des raisons de cette dernière embellie", commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.