Les sondages d'opinion montrent que plus de 60 % des Américains sont pour un règlement pacifique du conflit. Très attendu, le discours sur l'état de l'union du président américain ne devrait rien apporter de nouveau par rapport à la crise irakienne. Il sera essentiellement axé sur la situation intérieure, guère brillante selon les observateurs. Devant remettre son mandat présidentiel en jeu en novembre 2004, George W. Bush est appelé à mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard sur le plan intérieur, car des élections se perdent surtout en cas d'insuffisances internes. Et c'est le cas aujourd'hui pour le patron de la Maison-Blanche, dont la politique économique est jugée catastrophique par les spécialistes. La cote de popularité de Bush en a pris un coup surtout que même sur le plan international, il n'est plus aussi convaincant qu'il ne l'a été au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. En effet, la question irakienne, dont le président américain avait fait son cheval de bataille, constitue un souci supplémentaire pour les Etats-Unis. À l'exception de la Grande-Bretagne, alliée inconditionnelle de Washington, un véritable front s'est mis en place autour de la France et de l'Allemagne pour bloquer la politique irakienne de George Bush. Ce dernier, qui privilégie le passage en force pour venir à bout de Saddam Hussein, n'a plus les coudées franches pour agir à sa guise. Outre cette opposition extérieure, l'Administration américaine fait aussi face aux voix qui s'élèvent à l'intérieur du Congrès recommandant la prudence avant d'attaquer l'Irak, tant du côté démocrate que républicain. Les sondages d'opinion montrent également que plus de 60% des Américains sont d'avis à laisser davantage de temps aux inspecteurs de l'Onu et à la diplomatie pour tenter de régler pacifiquement le conflit. Devant cette hostilité naissante de l'opinion publique pour l'usage de la force, les observateurs estiment qu'il est totalement exclu que Bush fasse une déclaration de guerre contre l'Irak dans son discours annuel sur l'état de l'union qu'il prononcera le 28 janvier courant, soit au lendemain du rapport que présenteront au Conseil de sécurité Hans Blix et Mohamed El-Baradeï sur l'état d'avancement des inspections. Selon les spécialistes, ce renversement de situation est dû au déficit en communication qu'accuse la Maison-Blanche. Il semblerait que Dan Bartlett, le directeur de la communication de George Bush, et Arie Fleisher, son porte-parole, n'aient pas rempli convenablement leur mission, quant à ce conflit avec l'Irak, vis-à-vis des Américains. Le président US saisira certainement cette occasion pour mieux faire passer son message. Le discours portera sur quatre thèmes principaux, à savoir l'économie, le programme social de “conservatisme” généreux, la sécurité intérieure et internationale. K. A. Les assureurs britanniques se désengagent de la guerre en Irak Les assurances britanniques ont annoncé leur refus de souscrire des contrats sur la vie pour les milliers de soldats britanniques appelés à prendre part à une guerre contre l'Irak, a rapporté, hier, le Times de Londres. Norwich Union, Legal and Gloucester, Prudential et Standard Life considèrent “trop risqué” d'offrir des contrats d'assurance-vie aux militaires qui peuvent être mobilisés au Moyen-Orient, écrit le journal. Selon Le Times, la décision des assureurs s'applique également aux 26 000 hommes déjà déployés dans la région du Golfe ou placés en alerte en attendant d'être dépêchés dans la région, qu'ils soient réservistes ou non. La décision devrait être étendue aux correspondants de guerre, photographes et cameramen appelés à couvrir une guerre contre l'Irak, fait encore valoir le journal.