Faisant la sourde oreille aux sollicitations russo-germano-françaises pour apporter des amendements au projet de résolution relatif à la reconstruction de l'Irak, les Etats-Unis persistent dans leur attitude quitte à retirer le texte du Conseil de sécurité. Après avoir ignoré la position de la communauté internationale en attaquant l'Irak le 20 mars dernier, les Américains semblent décidés à agir de la même manière dans l'opération de reconstruction de ce pays. Les dernières déclarations du chef de la diplomatie US montrent clairement que l'administration Bush est déterminée, une fois de plus, à faire fi de toutes les critiques portées à l'encontre du projet de résolution présenté au conseil de sécurité de l'ONU. En effet, Colin Powell a affirmé que son pays allait en premier lieu apporter quelques correctifs au texte et le soumettre à nouveau aux discussions. Il a néanmoins laissé entendre que le retrait définitif du projet n'a pas été écarté par les états-Unis, qui envisagent de poursuivre leur fuite en avant, en dépit de l'opposition d'une bonne partie de la communauté internationale à la manière dont est géré l'Irak de l'après-guerre. Mais le point d'achoppement demeure la question de la date à laquelle les Irakiens recouvriront leur souveraineté. Sur ce plan-là, les Américains ne veulent fixer aucune échéance précise en restant très vagues sur ce point. Devant cet entêtement, Paris, Moscou et Berlin qui avaient quelque peu adouci leur position, ne veulent désormais rien entendre tant que Washington n'aura pas fixé une date précise pour le retour de la souveraineté aux Irakiens. Ainsi, le différend entre ces deux parties n'est pas près d'être réglé et l'administration Bush a la ferme intention d'aller jusqu'au bout en gérant l'Irak à sa guise. Le Président américain, qui a obtenu l'aval du congrès pour le déblocage des 87 milliards de dollars nécessaires pour la reconstruction de l'Irak, ne reculera devant rien pour tenter de montrer à ses compatriotes et au monde qu'il n'avait pas eu tort d'attaquer ce pays. Il cherche maintenant à reconquérir le cœur de ses concitoyens, dont plus de la moitié estime avoir été trompée par les faux arguments avancés pour déclencher la guerre contre l'Irak, à environ un an de l'élection présidentielle américaine. Sa tâche s'annonce des plus complexes face aux offensives répétées des démocrates et surtout à cause de la situation sécuritaire en Irak, où la violence devient incontrôlable. La centaine de soldats américains tués depuis la fin des opérations militaires décrétée par George Bush le 1er mai dernier alimente la critique aux états-Unis et n'est nullement favorable au locataire de la maison-blanche, plus impopulaire que jamais après avoir atteint des pics d'opinion favorable avoisinant les 70%, il y a à peine six mois seulement. Aux Nations unies, le scénario du mois de mars qui avait abouti à un retrait de la résolution américaine pour obtenir le feu vert pour lancer l'attaque contre Bagdad est sur le point d'être reproduit, à voir les positions fermes de la Russie, de l'Allemagne et de la France, quant au blocage de ce texte, s'il ne fait mention d'un retour de la souveraineté aux Irakiens à une date précise. K. A. Explosion à Baghdad Au Moins Dix Personnes Tuées Au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dont certaines grièvement dans l'explosion survenue, hier, à l'extérieur d'un hôtel du centre de Bagdad utilisé par des membres des services de sécurité américains, a indiqué la police irakienne. L'hôtel abrite également des membres du conseil provisoire irakien. Dans un premier temps, un officier de police a indiqué que plusieurs agents du maintien de l'ordre avaient été blessés dans l'explosion, suivie de tirs, près du bagdad hôtel, dans le centre de la capitale. Des soldats américains, dépêchés sur les lieux, ont bouclé le secteur qui était survolé par des hélicoptères et d'où des ambulances évacuaient les blessés. Un incendie s'est déclaré sur le lieu de l'explosion, d'où se dégageaient d'importantes colonnes de fumée, selon les images diffusées par les télévisions.