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À l'heure de l'isolement et du néant
ChetaIbi (Annaba)
Publié dans Liberté le 16 - 11 - 2005

Il est aussi paradoxal que navrant de découvrir que l'un des plus beaux villages d'Algérie, fruit de l'une des plus belles baies au monde, appartient à l'une des communes les plus pauvres et les plus isolées.
Situé dans le prolongement des monts de l'Edough et construit sur le flanc d'une montagne qui se jette dans le golfe de Tekkouche, à 70 km à l'ouest de Annaba, le village est un véritable tableau de maître.
Ce paradis terrestre à vocation touristique par excellence est, après quarante-six ans d'indépendance, une zone enclavée où les habitants sont livrés à eux-mêmes. Pourtant, ce ne sont pas les projets qui manquent ici et là, un minimum aurait certainement permis de faire sortir Chetaïbi de cet isolement qui en dit long, par ailleurs, sur la politique de développement local dans la wilaya de Annaba, même si, il est vrai, il n'y a jamais eu de politique réelle suivie dans le secteur touristique dans le pays en général. Les quelques promoteurs qui ont tenté d'investir dans ce créneau ont été vite découragés par la situation sécuritaire dans la région, surtout durant cette dernière décennie, caractérisée par de nombreux actes macabres perpétrés par les hordes sanguinaires activant dans les monts de l'Edough.
Ainsi, malgré ses grandes potentialités naturelles, Chetaïbi ne profite de ces atouts que l'espace d'une saison, l'été. Encore, reste-t-il beaucoup à faire. Les capacités d'accueil sont pratiquement inexistantes et les nombreux touristes n'ont à leur disposition que les locations d'appartements, hors d'atteintes d'ailleurs pour beaucoup d'entre eux. Véritable havre de paix, région féerique pour le visiteur, qui est vite repéré, il n'est, cependant, pour ses habitants, qu'une région enclavée et déshéritée où sévit le chômage et le spleen des jeunes qui n'ont, en réalité, de rêve que pour le bled (la ville), autrement dit Annaba. Pour beaucoup de villageois, l'exode est la seule issue. Ainsi, Chetaïbi, autrefois Tekkouche, est fui par les siens. D'abord par les aînés qui ont déjà montré le chemin, et tant pis s'ils ont opté pour le béton des HLM et la pollution industrielle. Maintenant, c'est au tour des jeunes qui vont à l'université et aux lycées de Annaba et de Berrahal, et dont beaucoup ne voudront plus revenir.
Une fois la saison estivale passée, le village, désert à certains endroits, est aux mains des jeunes oisifs et des vieillards.
Ces derniers prennent place, chaque matin, sur les abords des bâtisses sur la principale artère, où se trouvent le siège de l'APC et la salle des fêtes, qui datent de 1920. Les jeunes, dont la majorité est sans emploi, traînent à travers les rues, devant le port ou encore dans certains cafés qui semblent avoir trouvé le bon tuyau en installant la parabole. Les 19 carrières qui offraient, il y a des années, du travail aux habitants sont toutes abandonnées. La pierre de granit est pourtant précieuse et abondante.
La population locale a beaucoup à dire sur les difficultés de la vie de tous les jours. En face du chômage, qui se pose avec acuité d'année en année, et du logement, les Tekkouchis ne sont pas mieux lotis.
En quarante-six ans d'indépendance, seuls 95 logements de type urbain contre près de 400, ruraux et autoconstruction, ont été réalisés.
Aujourd'hui, il est difficile de prétendre au produit de la pêche. Fini le temps de la baraka où sitôt les embarcations rentrées à bon port, des casiers entiers de poissons sont offerts gratuitement à la population venue partager les offrandes de la grande bleu. Aujourd'hui, les marins pêcheurs tekkouchis font prendre à leur marchandise, fraîchement acquise, le chemin de la ville où le profit ne peut être que largement meilleur. Il n'a jamais été également question depuis des années de compter sur les fruits de la terre. Chetaïbi s'étend sur une superficie de 132 km2, région montagneuse où la surface agricole n'occupe que quelque 400 ha servant à la tomate industrielle, essentiellement dans la localité d'El Azla et quelques parcelles insignifiantes sous-exploitées, contre des milliers d'hectares de zens et de chênes-liège.
Le travail de la terre est difficile dans cette région et un autre travail est pratiquement impossible à trouver dans la commune.
Vue de l'extérieur, la commune de Chetaïbi avec sa merveilleuse baie est un petit éden. Vue de l'intérieur, elle incite à tirer la sonnette d'alarme. Chetaïbi mérite un meilleur sort.
B. BADIS


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