La décision de la direction du FFS de convoquer une session du conseil national n'est pas du goût de certains dirigeants du parti. Dans une lettre adressée aux militants et membres du conseil national, deux membres de l'instance présidentielle se démarquent de cette démarche prise par trois de leurs camarades du présidium. Dans cette lettre dont nous détenons une copie, Sofiane Chioukh et Mohamed Hadji, tous deux membres de l'instance présidentielle (IP) du FFS, indiquent que leurs trois camardes du présidium ne les ont pas informés de la convocation d'une session du conseil national, démarche qui brise, à leurs yeux, le principe de la collégialité qui régit cette instance suprême qui dirige le parti depuis le retrait de son président historique, Hocine Aït Ahmed, en 2013. Après avoir rappelé leur lettre de protestation à propos de la décision de Hakim Belahcel, Brahim Meziani et Nora Touahri mettant fin aux fonctions du premier secrétaire national, les deux membres de l'instance présidentielle relèvent que les trois dirigeants ont "continué dans la même logique en convoquant une session du conseil national, au nom de l'IP, encore une fois sans nous consulter ni sur le contenu ni même le lieu de sa tenue". "Après les graves crises qu'a subies notre parti, nous nous sommes engagés, avec de nombreux cadres et militants du parti, dans une démarche de sortie de crise qui a abouti à la tenue du dernier congrès extraordinaire. Notre élection s'était faite sur la base d'engagements écrits que nous avions soumis au congrès, entre autres le respect du fonctionnement collégial, la transparence financière et organique, le rassemblement des militants par le dialogue et le libre débat, la réhabilitation du conseil national dans ses prérogatives", note le document. "Malheureusement, les trois membres de l'IP ont fait fi du nombre de ces engagements et se sont inscrits, activement ou passivement, dans la perpétuation des pratiques précédentes : absence de concertation, démarche d'exclusion et de divisions, coups de force, volonté affichée d'aller à un congrès ficelé", déplorent encore ces responsables. Pour eux, "il ne fait aucun doute que la tenue de cette session du conseil national s'inscrit dans cette logique" et, "par conséquent, nous ne pouvons la cautionner par notre présence". Sofiane Chioukh et Mohamed Hadji appellent les membres du conseil national "à assumer leur responsabilité" et lancent un "appel fraternel à nos trois camarades de l'IP pour revenir au respect de nos engagements et de nos devoirs, pour que nous trouvions ensemble et dans la plus large concertation avec les cadres du parti, les voies et moyens de sortir de cette impasse et faire de notre prochain congrès un moment de rassemblement de notre famille politique". Cette sortie des membres de l'IP intervient au lendemain d'une lettre de Jugurtha Aït Ahmed, fils du leader historique du parti, Hocine Aït Ahmed, dénonçant "l'absence de consensus" à l'intérieur des instances du parti. Il accuse même les membres de l'instance présidentielle de "fouler aux pieds les mécanismes démocratiques internes du parti".