Le plus vieux parti d'opposition tente de dépasser ses divisions. Mais le pourra-t-il ? Le premier secrétaire national du parti, Hakim Belacel est optimiste quant au dépassement de la crise qui secoue le parti depuis l'été dernier. «La direction nationale du parti se réunira dans deux ou trois jours pour examiner et trancher la proposition du comité ad hoc : tenir un conseil national extraordinaire en mi-février en cours. Ceci dit, l'instance présidentielle pourra fixer une autre date pour l'organisation de cette session d'autant plus qu'elle n'est tenue par aucun délai», a déclaré, hier, Belahcel à L'Expression. Dans ce contexte, la direction du parti mène à travers ses différentes fédérations une campagne d'explicitation et de clarification de sa démarche, visant «à mettre sur les rails le conseil national, une instance souveraine entre deux congrès». Cette perspective est perçue comme la seule voie de salut pour le parti du défunt Hocine Ait Ahmed. Il s'agit «de mettre de côté les divergences et les rancœurs pour réunifier les rangs du parti et sortir de cette crise destructrice». Ainsi, apprend-on, après Béjaïa, une délégation menée par le premier secrétaire national s' est rendue hier à Oran dans le cadre de cette campagne. «C'est à l'instance présidentielle, de par ses prérogatives que lui confèrent les textes du parti de convoquer le conseil national extraordinaire et/ou ordinaire ainsi que le sixième congrès prochain du parti », a-t-il noté. A ce propos, il a fait savoir que « le nombre des membres de l'instance présidentielle est ramené de 5 à 4 suite à la radiation de Hayet Teyati, une exclusion notifiée au ministère de l'Intérieur». Par conséquent, la majorité des membres de l'IP serait acquise à cette démarche de réconciliation. En outre, Sofiane Chouikh, un membre de l'instance présidentielle, qui a contesté la démarche du comité ad hoc, est invité «à présenter sa proposition lors du prochain conseil national». Par ailleurs, dans son entretien paru hier sur TSA, Ali Laskri a déclaré que «le FFS, qui n'a pas cessé d'accompagner tous les mouvements populaires d'essence libre et démocratique, a été ciblé par une déstabilisation menée par des officines au sein du régime». Il faut rappeler qu' un comité ad hoc, composé de membres issus des deux parties de l'instance présidentielle en conflit, a été mis sur pied en vue d'organiser une session du conseil national extraordinaire en mi-février prochain. Or, un des membres du présidium, Sofiane Chouikh a compromis tous les efforts conciliateurs entre les belligérants, à travers sa récente déclaration. Il a appelé, dans sa lettre, à « la tenue en urgence d'un congrès du parti…». Pour ce dernier «tenir un conseil national au siège national, dans les conditions actuelles, n'est que risque supplémentaire d'affrontements fratricides aux conséquences graves». Il a proposé «la tenue d'un congrès ordinaire dans les plus brefs délais pour l'élection d'une nouvelle instance». Pour ce faire, il a appelé ses camarades, membres de l'IP, à une démission collective, dont il fera partie, pour tenir ce congrès et permettre ainsi aux militants d'élire une nouvelle instance…», écrit-il. Depuis l'été dernier, l'instance présidentielle du FFS est scindée en deux : le premier groupe conduit par le coordinateur du présidium, Ali Laskri avec Brahim Meziani et Mohand-Amokrane Chérifi, et l'autre, qui occupe le siège national du parti, est mené par Hayet Teyati et Sofiane Chouikh. Le premier a installé Hakim Belacel comme premier secrétaire national et le deuxième a installé Belkacem Benameur comme premier secrétaire national. Ce dernier s'inscrit en porte à faux contre l'adhésion du FFS au Pacte de l'alternative démocratique(PAD).