Un des points importants des négociations, qui devraient débuter aujourd'hui, porte sur "les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat", a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes. De nouveaux pourparlers devront avoir lieu aujourd'hui à Istanbul, en Turquie, entre Russes et Ukrainiens, dans un contexte de poursuite des combats dans la ville ukrainienne Marioupol, au 34e jour d'une guerre qui a fait des centaines de morts et provoqué des millions de déplacés. En effet, les négociateurs russes et ukrainiens sont arrivés hier à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers afin de tenter d'arrêter un conflit qui a déjà contraint près de 3,9 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon l'ONU, et causé quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l'Ecole d'économie de Kiev. Un des points importants des négociations, qui devraient débuter aujourd'hui, porte sur "les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat", a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes. Ce point "est étudié en profondeur", a-t-il affirmé. Mais il nécessitera un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant Vladimir Poutine et son entourage de faire "traîner les choses". Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant tempéré les attentes hier, en affirmant que les négociations jusqu'ici n'avaient pas produit d'"avancées significatives". Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé qu'une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, que ce dernier appelle de ses vœux, serait pour l'heure "contre-productive". Il l'a conditionnée à l'adoption des exigences de Moscou dans les négociations : protection des populations du Donbass, "démilitarisation" et "dénazification" de l'Ukraine. Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars à Antalya, en Turquie, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées "difficiles" par les deux camps. À la veille de ces nouveaux pourparlers, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que Kiev avait renoncé à ouvrir des couloirs humanitaires lundi, redoutant de possibles "provocations" des troupes russes. Hier, les autorités ukrainiennes s'inquiétaient d'une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol et de nouveaux combats autour de Kiev. L'annonce vendredi par Moscou d'"une concentration de ses efforts sur la libération du Donbass" fait craindre une "aggravation" de la situation à Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov, situé à l'extrême sud de ce bassin minier, a averti Oleksiï Arestovytch, un conseiller de la présidence ukrainienne, dans un message vidéo sur Telegram. Plus d'un mois après le début de l'invasion russe, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé un blocus total de cette ville, dont l'armée russe tente de s'emparer depuis fin février et où environ 160 000 personnes sont toujours coincées, selon le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko. "Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a affirmé dimanche soir M. Zelensky.