Au 27e jour du conflit en Ukraine, deux «bombes super-puissantes» ont frappé mardi Marioupol, selon les autorités de la grande ville portuaire. Face à la poursuite de l'offensive russe, les Occidentaux, qui vont réunir aujourd'hui des sommets de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne à Bruxelles, vont annoncer «de nouvelles sanctions contre la Russie» et renforcer celles qui existent déjà. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est invité à s'adresser directement par visioconférence aux dirigeants des pays de l'Otan, après l'avoir fait auprès du Congrès américain et de la Knesset de l'entité sioniste. Sur le terrain, les bombardements de l'armée russe se sont poursuivis sur nombre de villes ukrainiennes: Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv, Tcherniguiv... Zelensky qui propose au président russe Vladimir Poutine de négocier directement s'est dit prêt à «essayer d'aborder tout ce qui contrarie et mécontente la Russie» pour «arrêter la guerre». Dans le sud, la municipalité de Marioupol a indiqué que la ville avait été bombardée mardi par deux «bombes super-puissantes», sans pouvoir donner de bilan. Trois couloirs humanitaires devaient être ouverts mardi entre trois localités proches de Marioupol et la ville de Zaporojie, à 250 km au nord-ouest, selon la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Zelensky a assuré que «près de 100.000 personnes» étaient toujours à Marioupol, «dans des conditions inhumaines», et que 7.026 habitants en ont été évacuées mardi. Le siège par les forces russes de ce port ukrainien. Majoritairement russophone, Marioupol, stratégiquement située entre la Crimée (sud) et le territoire séparatiste de Donetsk (est), est pilonnée par les Russes. Des chars russes y sont entrés et les combats se poursuivent. À Kiev, soumise à un nouveau couvre-feu jusqu'à mercredi, sirènes de bombardements et détonations dans le lointain ont résonné à intervalles réguliers toute la journée dans la capitale presque déserte, baignée d'un soleil printanier. Dans l'ouest, le nord et l'est de la capitale, pas un carrefour qui ne soit coupé par une muraille de sacs de sable ou des obstacles anti-chars. Tranchées et postes de combats ont été aménagés au hasard du moindre axe de tir potentiel, au pied des barres d'immeubles ou dans des terrains vagues. Les bombardements étaient particulièrement intenses mardi dans plusieurs localités autour de la capitale et des combats étaient en cours à Irpin et Gostomel, en périphérie de Kiev. La capitale a été secouée dimanche soir par une frappe russe, la plus puissante jusque-là, qui a détruit un centre commercial, selon Kiev, un dépôt d'armements lourds, selon Moscou. Tout autour de Kiev, l'armée russe a «renforcé sa présence dans l'espace aérien de l'Ukraine» depuis lundi et regroupait ses forces terrestres mardi dans le nord «dans l'objectif de reprendre son offensive», a indiqué l'armée ukrainienne sur Facebook. Dans ce contexte, les députés russes ont validé mardi une loi prévoyant de lourdes sanctions pour punir les «informations mensongères» sur l'action de Moscou à l'étranger. Ce texte vient compléter une loi adoptée début mars prévoyant jusqu'à 15 ans de prison pour la publication d'«informations mensongères» sur l'armée russe. Dans le Donbass (est), en proie à un mouvement séparatiste pro russe depuis 2014, au moins 124 civils ont été tués dans la région de Lougansk depuis le début de l'invasion, a indiqué l'administration régionale sur Facebook. Le ministère russe de la Défense a fait état mardi de la prise d'une dizaine de villages du Donbass par les séparatistes pro russes. La ville d'Avdiivka, en périphérie de Donetsk, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi. À Lissitchansk (150 km au nord-est de Donetsk), une autre frappe russe a été signalée. Prêt à «discuter sur les garanties de sécurité» et la fin des hostilités, le président ukrainien propose de négocier les questions cruciales de la Crimée et du Donbass, «une fois que ce blocage sera levé».