Le sort du statut particulier de l'enseignant préoccupe les syndicats. Le ministère de l'Enseignement supérieur a élargi la discussion de l'avant-projet de loi sur l'université aux représentants des enseignants et des étudiants. Cependant, il semble bien que c'est la première fois qu'ils participent à ce genre de rencontre. Prenant tour à tour la parole, MM. Tidjiza, président du Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales, M. Boukaroura, coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et M. Yahiaoui, secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres (Ugel) ont dénoncé leur exclusion de la concertation qui a prévalu au sein de l'administration centrale et des établissements universitaires dans l'élaboration de la nouvelle loi. À la lecture des articles proposés, le partenaire social a focalisé son attention sur le sort qui lui est réservé. Ne faisant pas de distinction entre les pédagogues et les corps communs, l'article 50 “anéantit l'espoir des enseignants d'obtenir un statut spécifique”, remarque M. Boukaroura. Ben Ali Benzaghou, ancien président de la Commission nationale de la réforme du système éducatif et actuel recteur de l'USTHB partage cette opinion. Pendant des années, le Cnes a milité pour l'obtention d'un statut particulier pour l'enseignant. Pourtant, de l'avis du ministre de tutelle, cette revendication relève plus d'un phénomène de mode. Autrement, il ne s'y oppose pas. “Je n'ai aucune réserve à faire. Néanmoins, je vous préviens. Le statut de la Fonction publique et le statut particulier sont régis par des règles différentes. Le premier est évolutif alors que le second est figé”, stipule Rachid Harraoubia. En d'autres termes, si la loi de la Fonction publique prévoit des augmentations de salaires, la révision du montant de la rémunération des bénéficiaires du statut particulier implique une refonte des textes. “La gestion des carrières n'est pas la même”, prévient encore le ministre. En tout état de cause, il invite les syndicats à enrichir l'avant-projet de loi. Les syndicats étudiants sont également appelés à donner leur avis. “Nous vous adresserons une copie de nos conclusions et nous tiendrons compte de vos remarques”, assure le ministre. S. L.