Un mécontentement exacerbe le sentiment des fellahs d'Oran qui se plaignent du manque des engrais chimiques au niveau des services compétents, une situation à l'origine de l'apparition de cas de maladies endémiques à la céréaliculture. Malgré l'éradication de plus de vingt mille nids d'oiseaux “encombrants”, selon les statistiques fournies par la Direction des services agricoles (DSA), l'administration de la Coopérative des céréales (Ccls) infirme, pour sa part, les “allégations des fellahs”, incriminant cet état de fait à ces derniers qui refusent de prendre livraison des produits chimiques, pourtant disponibles en grande quantité, est-il relevé dans le rapport de la commission de l'agriculture et du développement rural et des forêts de la wilaya d'Oran de novembre 2005. Mais selon les fellahs que nous avons rencontrés au siège de la DSA, la rareté, voire l'absence de certains engrais chimiques a provoqué un retard notable dans la campagne des moissons-batttages 2005-06, alors que sur un autre plan, les semences (blé tendre et orge) se faisaient rarissimes. La disponibilité des semences comme des produits chimiques n'a enregistré aucun retard sur le calendrier normal de la campagne de céréaliculture 2005-06, affirment les membres de la commission de l'agriculture de la wilaya d'Oran. Ils invitent donc les fellahs à se rapprocher des bureaux de la Ccls de Saint-Hubert et de Tafraoui pour prendre livraison de ces produits ainsi que de la semence de blé tendre Vitron, une espèce bien connue des fellahs de la région de l'Oranie pour sa résistance et son adaptation au relief terrien particulier d'Oran. Dans cet ordre d'idées, 9 311 quintaux de blé dur, 14 600 quintaux de blé tendre et 4 693 quintaux d'orge ont été livrés aux fellahs de la région d'Oran dont le prix de vente est estimé respectivement à 1 330 Da le quintal en sus de 570 DA au titre de l'aide fournie par la Caisse de mutualité agricole (Crma), 930 DA plus 770 DA et, enfin, 1 000 DA plus 400 DA pour le quintal d'orge. Selon les fellahs, l'aide matérielle et pécuniaire fournie par la Ccls est nécessaire puisqu'elle leur permet d'amortir leurs dettes qui s'accumulent au fil des années, préférant de ce fait bouder la Crma qui leur réclame le paiement des dettes accumulées pour leur réapprovisionnement. Par ailleurs, si les responsables de la direction des services agricoles (DSA) et de la Chambre de l'agriculture d'Oran s'accordent à affirmer que le phénomène des moissons est précoce à Oran, il n'empêche, est-il encore noté dans le rapport de la commission de la wilaya, que plusieurs fellahs s'abstiennent de procéder aux moissons, préférant s'aligner sur la ponctualité des campagnes de moissons avec les autres wilayas de l'ouest du pays. Cette démarche, selon les rédacteurs du rapport de la commission, est bénéfique aux fellahs qui économisent le transport de leurs moissons vers les Ccls et les sacs de toile de jute fournis par la coopérative de la Ccls. B. Ghrissi