Fils aîné du cheikh Adda Bentounès, le cheikh El Mehdi est élu maître de la tariqa alaouia par le conseil des sages, à la mort de son père, le 5 juillet 1952. La Maison de la culture de la wilaya de Mostaganem a abrité, les 10 et 11 novembre, le colloque sur le célèbre cheikh El Alaoui, hadj El Mehdi Bentounès. Des personnalités universitaires nationales, les docteurs Mouhoub, Talbi, Yezli, Baïtiche et Djerradi, respectivement de Sétif, Alger, Constantine, Oran, Mostaganem et Mascara interviendront pour animer les deux journées du colloque. Ils aborderont, entre autres, la vie du cheikh El Mehdi, son statut novateur de commentateur du Saint Coran, les sens de la vertu de sa pensée en arabe et en français, des analyses thématiques des causeries spirituelles de soufi (nourri par la foi religieuse et par le sentiment national). Par ailleurs, le professeur Benaïcha du ministère de la Culture traitera de la participation de ce guide alaoui au mouvement nationaliste. Par contre, le Dr Emile Geoffroy de l'université de Strasbourg (France) situera le rayonnement du cheikh pendant la guerre de Libération. Dans les repères biographiques présentés par les initiateurs du colloque pour mettre en exergue la tradition du spirituel cheikh, qui naquit au sein de la zaouïa à Mostaganem en 1928, et son activité pour promouvoir l'aura de la tarika religieuse, hadj El Mehdi, a-t-on souligné, de son époque, on récitait le Coran à l'âge de six ans et on achevait son apprentissage à neuf ans. Investi à l'unanimité du titre de cheikh de la zaouïa el alaouia dès 1952, après le décès de son père aux côtés duquel il a effectué un pèlerinage aux Lieux saints de l'islam, hadj El Mehdi est considéré comme le successeur du cheikh el alaoui lui-même. C'est lui qui assurera à la zaouïa el alaouia l'amplitude géographique considérée actuellement comme étant la science, à travers le monde, qui rend la spiritualité accessible à tous, en l'extirpant du concept trop dogmatique dans lequel elle était confinée pour être réserver seulement à une élite, ont précisé les initiateurs du colloque. Il est mort à l'âge de 47 ans, après de fréquents voyages en Europe, où il était entouré de nombreux amis et disciples. De son vivant, cheikh El Mehdi a œuvré pour l'impulsion de l'activité humanitaire, se tournant vers les nécessiteux pour leur suggérer et offrir un sens, un modèle, un espoir de vie. Et c'est pourquoi la pensée et l'œuvre spirituelles du cheikh El Mehdi Bentounès, guide de la zaouïa el alaouia de 1952 jusqu'à sa disparition en 1975, constitueront le thème générique de ce colloque organisé par l'association Cheikh el alaoui pour l'éducation et la culture soufie qui célébrera le 30e anniversaire du décès du cheikh El Mehdi Bentounès (1928-1975), un heureux événement en perspective. Medjadji M.