C'est sans surprise et à l'écrasante majorité que l'assemblée générale extraordinaire du Mouloudia d'Oran a retiré sa confiance au président Mourad Meziane avec même une proposition de le rayer définitivement de la liste des membres pour “faute grave”. En présence des représentants de la direction de la jeunesse et des sports et d'un système de sécurité admirablement organisé et très efficace, plus de 102 membres sur les 147 que compte la liste n'ont, en effet, guère perdu de temps pour destituer Meziane et son bureau qui n'ont, comme prévu, pas pris part aux travaux de cette AG. Le retrait de confiance effectué, il a été décidé d'élire une commission de candidature. Si sur ce point, les noms de H'mida Belazrag, Missoum Houari, Hamani Habib, Fréha Mohamed, Rezzoug Belarbi, Allik Mohamed et Guessab Beloufa ont été applaudis et donc acceptés, celui de Bendjelloul Mohamed a été rejeté par l'AG. En parallèle, un comité de crise a été composé pour gérer l'équipe jusqu'à l'AG élective qui aura lieu très probablement samedi prochain, au même lieu (la Munatec de Canastel), à la même heure (17h). Ce comité est composé de Naïr Keddour, Cheikh Mohamed, Mohamed Chadli, Chaouch Ghalem, Larbi Abdelilah et Benchergui Baghdad. Comme toujours en ce genre d'assemblée “populaire”, une certaine cacophonie s'empara des débats, la faute incombe peut-être à l'absence d'un vrai maître de “cérémonie”, Belabbès, Chergui, Sbaâ et H'mida ayant préféré assurer le strict minimum. L'intervention la plus remarquée a, cela dit, été celle de Si Tahar Chérif El Ouazzani qui a interpellé d'un ton sec les membres de l'AG. “Je n'aimerais pas que le MCO rétrograde à cause des erreurs que vous faites à chaque fois. Le plus important ce n'est pas qui présidera l'équipe ou qui fera partie du comité directeur, ce sont les joueurs. Il faudra donc installer une cellule qui s'occupera de ces derniers et qui prendra en charge le volet psychologique. Il est temps d'arrêter le copinage au moment de la prise de décisions !”, lancera l'ex-capitaine du MCO et de l'EN, comme pour faire passer un message, très bien décodé et saisi, du reste, par les présents. Elimam pris au piège, Djebbari absent Nul ne pouvait, d'ailleurs, ne pas remarquer les prémices de ce qui sera une guerre de succession à Meziane avec comme toile de fond le légendaire clanisme des Mouloudéens. Le premier à en avoir fait les frais a été Kacem Elimam qui, en dépit de sa qualité d'ex-président, n'a pas pu accéder à l'enceinte abritant cette séance extraordinaire en raison de l'absence de son nom sur la liste des membres. Une manière comme une autre de l'écarter de la prochaine AG élective et ce, même si les statuts des associations sportives font de lui un membre à part entière. Elimam, qui était accompagné d'une cinquantaine de ses “adjuvants”, a ainsi été piégé et ceux qui ont “concocté” cette assemblée. L'autre ex-président, Youcef Djebbari, ne s'est, pour sa part, guère présenté à Canastel, alors qu'il y était attendu. L'absence de ces deux “figures” du MCO a, de fait, laissé la place aux ambitieux Mohamed Cheikh, Larbi Abdelilah, Hassan Kalaïdji et autre Chaouch Ghalem qui, même faisant partie de la “cellule de crise intérimaire”, ne cachent aucunement leurs intérêts pour le poste désormais vacant de président. Ils pourront déposer leurs dossiers avant demain minuit. Tout comme celui dont tout le monde parle, Belkacem Bengaraâ en l'occurrence, lequel ne semble, d'après une source autorisée, pas vraiment “intéressé pour le moment”. Si cela venait à se confirmer, les membres de l'AG ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes de l'avoir indirectement “touché” en s'en prenant à son conseiller et ex-directeur de campagne, Bendjelloul Med, lequel, en sa qualité de juriste à la réputation bien établie et ex-membre du directoire, aurait pu leur rendre d'énormes services. Pour sa part, Elimam n'y est pas allé par trente-six chemins pour montrer du doigt ceux qui l'ont contraint à se retirer. “C'est la faute au DJS, Benafla, c'est lui qui est derrière ce qu'il m'est arrivé. Il a d'ailleurs affirmé que tant qu'il est à Oran, ni Elimam ni Djebbari ne reviendront au MCO. Moi, je dis que depuis qu'il est à Oran, le MCO va mal. Avec huit anciens joueurs, ils ont monté ce scénario contre moi. De plus, la commission de candidature a été composée de telle sorte à ce qu'il y ait quatre membres sur sept opposés à ma personne. Et comme je ne permettrai jamais à un minable de rejeter ma candidature, j'ai décidé de me retirer officiellement du football. Et que ces personnes assument leurs actes”, devait nous dire l'intéressé. Il serait, enfin, important de souligner la présence des membres du comité de crise à la séance d'entraînement d'hier matin. Après s'être entretenus avec les joueurs et le staff technique, les Abdelilah, Cheïkh et autre Ghalem ont affirmé aux supporters qu'ils feraient le “maximum pour sauver le MCO”, cela en l'absence de Meziane Mourad. A. Karim
