Le secrétaire à l'information du FFS a affirmé que son parti surveillera seul les urnes. Il a exclu toute alliance avec les autres forces démocratiques. “La fraude a déjà commencé, en voici les nouvelles innovations de fraude de l'Etat-RND : des listes virtuelles avec de fantomatiques candidats non résidents de la commune viennent s'ajouter à la pléthore de listes de candidats indépendants pour noyer le champ politique. Des administrateurs de la commune autorisés à confectionner des listes, et pour lesquels on a trouvé la fallacieuse justification de n'être que des faisant fonction. De nombreux moudjahidine voient leurs pensions révisées et suspectées d'un trop-perçu comme par hasard ces jours-ci. Et lors de leurs déplacements au chef- lieu de wilaya, on leur conseille de s'éloigner des partis politiques. Rumeurs de violences programmées pour décourager le vote et notamment le vote féminin. Vote de substitution, des cartes sont en circulation libre. La délocalisation des électeurs. L'encombrement programmé devant les bureaux de vote. Lacération au bistouri, écornage et salissement programmés des bulletins pour pouvoir les annuler par la suite”. Karim Tabou, secrétaire national à l'information du FFS, qui a présenté hier à la presse au siège de son parti, cette liste des ruses de fraude lors des partielles de jeudi prochain en Kabylie, n'en restera pas là. Pour lui, cette fraude n'est pas seulement technique mais aussi politique. Des ministres non partisans sillonnent, selon lui, ces derniers jours la région pour exercer une sorte de chantage contre la population. Ils lui demandent de voter pour les partis de l'administration contre des budgets de développement pour leur région. C'est exactement ce qui s'est passé avec les irakiens : pétrole contre nourriture. Plus loin, Karim Tabou dénoncera le parti pris des secrétaires généraux des APC qui ont remplacé les élus des partis politiques après la dissolution des communes. “Ils sont entièrement engagés aux côtés des listes des partis de l'administration”, dira le conférencier qui met en garde les autorités du pays et le gouvernement contre la mise en œuvre de ce plan de fraude. “lls assumeront, poursuit-il, les dérapages qui pourraient en découler”. Comment contrecarrer cette volonté de détourner les voix des citoyens ? Karim Tabou évoque la mobilisation et la détermination des militants du FFS. “Nous serons, affirmera-t-il, présents dans tous les bureaux et centres de vote”. Un réseau de communication, qu'il espère “performant, est déjà mis en place pour informer en temps réel sur le déroulement du scrutin”. Ceci permettra, selon lui, une double intervention. D'un côté informer les médias et les institutions et d'un autre transmettre aux militants d'éventuelles parades aux techniques de fraude. On livre véritablement un combat mafieux, soulignera, par ailleurs, le responsable du parti de Hocine Aït Ahmed qui précisera, au passage, qu'il n'y a aucun signe distinctif des listes qui permettra aux votants de distinguer entre les différents concurrents. Ce qui laisse penser, selon lui, que les partis de l'administration veulent se réserver un pourcentage. Ils se sont retirés des APC pour mieux s'emparer de la Kabylie, conclura Karim Tabou qui fait le parallèle avec “la politique de Sharon qui s'est retiré de Ghaza pour mieux s'emparer de la Palestine”. Mais nous serons là le jour du vote, la population empêchera la fraude, promet le responsable du FFS très optimiste quant au score qu'enregistrera sa formation. À Propos de la coordination de la surveillance des élections avec d'autres partis de la région, le conférencier s'est montré très suffisant en affirmant que le FFS dispose d'assez de militants pour pouvoir à lui seul assurer la surveillance du scrutin. Des alliances avec d'autres forces politiques ? Karim Tabou, qui a évoqué lors de la lecture de la lettre adressée par le premier secrétaire Ali Laskri à la base, l'exigence d'un cahier des charges et d'un contrat clair, se contentera de dire : “nous sommes allergiques aux alliances tribales et à ceux qui considèrent ces élections comme un simple moyen de réanimation politique.” À la question s'il pouvait être plus précis dans ses déclarations, le conférencier rétorquera : “on ne peut pas effacer d'un revers de la main des positions des uns et des autres dans la crise qu'a connue le pays.” Karim Daoudi