Le parti d'Aït Ahmed a interpellé l'administration, le gouvernement, les partis de l'alliance présidentielle et le chef de l'Etat contre d'éventuels dérapages en Kabylie. Ainsi à quelques jours du début du vote pour les partielles en Kabylie, le FFS «rejoint» le RCD en dénonçant l'orchestration d'une fraude massive qui se prépare pour ce scrutin. «La population est déterminée à empêcher la spoliation de son vote par des méthodes mafieuses», a martelé hier, le secrétaire national chargé de l'information au FFS, Karim Tabou. «Le chef de l'Etat et les autorités prendront l'entière responsabilité de ce qui va découler de ces dérapages», a-t-il averti lors d'un point de presse qu'il a organisé en fin d'après-midi au siège de son parti à Alger. Pour le conférencier, le premier acte de fraude a été la dissolution des APC issues des élections d'octobre 2002, il s'est poursuivi, selon lui, par le prolongement des délais de remise des listes en faveur des partis de l'administration. Enfin, souligne-t-il, cette fraude a réellement pris forme quand des ministres du gouvernement sillonnent la Kabylie en promettant aux citoyens «avec des sous-entendus de chantage» des projets d'enveloppes financières. «En Irak on propose au citoyen le pétrole contre nourriture et en Kabylie des voix contre des projets», a dénoncé M.Tabou. Lisant une lettre adressée par le secrétaire national, Ali Laskri, aux militants, aux électeurs et citoyens, M.Tabou a énuméré au moins huit indices indiquant «cette fraude que prépare l'administration» lors de ce scrutin. Ces indices ont été «listés, récoltés par la commission nationale d'animation et de suivi de campagne» après étude et observation et des notes parvenues à cette commission installée par le parti. Il s'agit selon le conférencier de «listes virtuelles avec de fantomatiques candidats non résidants de la commune», «des administrateurs de la commune autorisés à confectionner des listes». «Des rumeurs de violences qui auront lieu le jour du scrutin distillées par la police politique pour empêcher le vote des femmes», «le vote de substitution, d'ailleurs des cartes vierges sont déjà en circulation libre», la délocalisation des électeurs ,«l'encombrement programmé devant les bureaux de vote». S'affirmant comme non défaitiste, le parti d'Aït Ahmed s'est dit prêt à contrecarrer le «combat mafieux» mené par «l'administration» contre lui. Aussi, selon le secrétaire chargé de l'information, le FFS sera présent dans tous les bureaux de vote. Par ailleurs, un réseau de communication «efficace est déjà mis en place pour informer la direction et la presse» de même que «d'éventuelles parades seront transmises aux militants», a indiqué le conférencier.