Comme à l'accoutumée, la wilaya de Béjaïa a enregistré un faible taux de participation à ces élections locales partielles auxquelles ont, pourtant, pris part tous les partis politiques ayant un fort encrage dans la région. Selon les chiffres communiqués, hier, par la cellule de communication de la wilaya de Béjaïa, sur les 443 576 inscrits, seuls quelque 152 985 citoyens ont pris le chemin des urnes, soit un taux de participation de 34,49%. Alors que le nombre de votants pour l'APW est estimé à 139 581, ce qui représente un taux de 31,47%. Cet abstentionnisme qui a, d'après certains observateurs politiques locaux, favorisé les partis de la coalition présidentielle, notamment le FLN, ne peut s'expliquer que par le désintéressement de la population locale à l'égard de la chose politique, au point où même l'acte de vote, qui est l'un des principes fondamentaux de la démocratie, est devenu comme une chose banale. Autrement, comment peut-on expliquer la victoire du FLN dans une commune aussi importante à l'instar de celle de Béjaïa, où l'ex-parti unique a présenté une liste conduite par un baron des viandes importées, qui a été parachuté par des membres de la direction nationale du parti de Belkhadem ? En effet, ce candidat peu ordinaire, qui se prénomme “Babas Imeghvane” (Le père de la petite bourse), a miraculeusement réussi à battre son redoutable concurrent du RCD, un docteur d'Etat en électronique, pourtant connu de tous pour ses compétences et son intégrité. Néanmoins, force est de constater que le parti du Dr Saïd Sadi — que certains observateurs avaient mal préjugé — a finalement réussi un exploit inédit, en parvenant à décrocher 10 sièges à l'APW et gagner 7 communes, dont Amizour, Ouzellaguen, Feraoun, Melbou, Souk El-Tenine… Pour rappel, le RCD avait remporté, à l'issue des élections locales du 23 octobre 1997, 14 sièges à l'APW et six communes majortaires. Il est à noter que le RCD a perdu les rênes dans certaines communes en ballottage avec d'autres partis, comme c'était le cas à El-Kseur, Seddouk, Béni Maouche, Toudja… Selon les chiffres présentés par le wali de Béjaïa, lors d'une conférence de presse organisée, hier après-midi, au siège de la wilaya, les résultats enregistrés font état de 16 communes en ballottage. Le premier magistrat de la wilaya a tenu à rappeler que “dans ce genre de cas, c'est au candidat tête de liste le plus âgé que reviendra la présidence de l'APC”. Par ailleurs, un autre fait marquant de ces élections partielles, est que la formation de Hocine Aït Ahmed qui avait l'habitude de rafler la majorité des APC et APW de la Kabylie, a fini par y laisser des plumes, en enregistrant des défaites électorales dans plusieurs communes connues naguère comme étant les fiefs du FFS, à l'image des APC de Tazmalt, Béjaïa, Ouzellaguen, Ighil-Ali, Amizour… Bien qu'il soit classé en pôle position en remportant 22 APC et 18 sièges à l'APW, le FFS est en pleine dégringolade comparativement aux précédentes échéances électorales. À Tazmalt, l'un des fiefs électoraux du FFS, c'est Smaïl Mira, un candidat indépendant, chef des Patriotes dans la Vallée de la Soummam, qui rafle la mise, en obtenant 6 sièges sur les 11 que compte l'APC. S'agissant de la commune d'El-Kseur, qui a enregistré le plus faible taux de participation (16,97%) à l'échelle de wilaya, ce sont le RCD et le FLN qui se disputent le trône, avec 4 sièges pour chacun. La présidence de l'APC est finalement revenue au FLN en tenant compte du critère d'âge. KAMEL OUHNIA