Cette hausse, est due à une probable augmentation, à partir du premier janvier prochain, du prix de la poudre de lait, importée en majeure partie d'Europe. La production nationale en lait de vache oscille entre 5 et 8%. Tout le reste, plus de 90% de lait en poudre, est importé principalement d'Europe, transformé localement (30% par le privé et 70% par le secteur étatique) pour être vendu en sachet d'un litre. Ce constat a été établi hier par Dalila Fourar, Kamel Serraï et Abdelwahab Zerrouki, respectivement députée FLN, producteur-transformateur et éleveur-collecteur. Invités par l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), ces derniers ont également porté un regard critique par rapport à la situation de ce secteur. “L'élevage en Algérie est très difficile. La majorité des éleveurs continuent à réclamer un terrain”, a déclaré M. Zerrouki, en précisant que les besoins d'une seule vache exigent chaque jour 10 kg d'aliments de bétail, du foin et de la paille. Aux problèmes de la nourriture et du terrain, viennent se greffer “les problèmes de la bureaucratie”, selon lui. “Le prix de revient d'un litre de lait est différent du prix fixé par l'Onalait ou le privé”, a soutenu cet éleveur, suggérant une subvention de l'Etat en bonne et due forme ou le relèvement de l'aide étatique de 7 DA à 10 DA le litre. De son côté, M. Serraï a plaidé pour la production nationale du lait cru, afin de réduire la facture de l'importation, mais aussi pour participer à l'absorption du chômage et pour investir sur les produits dérivés, à l'exemple du beurre. “Nous pouvons augmenter la production basée sur l'élevage, mais nous aurons besoin de l'assistance de l'Etat”, a affirmé le producteur, non sans appuyer la nécessaire diminution de la dépendance vis-à-vis de l'étranger. “Nous allons vers un marché libre, il faut être indépendants, sinon il n'y aura pas de concurrence”, a encore noté l'orateur. Il a néanmoins rappelé la suppression, à partir de décembre 2005, de la subvention de l'Union européenne portant sur le lait en poudre importé par les pays en développement. En termes plus clairs, le prix du lait en poudre va connaître une hausse qui risque de se répercuter directement sur le prix de vente en Algérie. Au cours du débat, les organisateurs et leurs invités ont donné une idée sur la “situation inquiétante” qui prévaut dans le secteur de l'élevage. “Le constat qui vient d'être fait est un constat pessimiste : il y a un manque de suivi, un manque de maîtrise, et le cheptel n'est pas encore recensé”, a résumé Mme Fourar, également membre de la commission de la culture et du tourisme à l'APN. Il est à souligner que l'UGCAA compte créer prochainement une commission composée de “gens du secteur”, c'est-à-dire des éleveurs de vaches, des collecteurs et des producteurs de lait, qui devra approfondir la réflexion sur le thème du lait. Les résultats des travaux seront ensuite soumis aux ministères de l'Agriculture et des Finances, ainsi qu'à l'Assemblée nationale et au Sénat. “C'est un dossier lourd qui est lié à l'économie nationale et au devenir de l'importation”, a avancé l'attaché de presse de l'organisation professionnelle, pour justifier l'interpellation des responsabilités concernées. H. Ameyar