Pour soutenir le prix public du lait ordinaire, vendu à 25 DA le sachet d'un litre, l'Etat consacre une subvention de l'ordre de 15 milliards de dinars, soit 200 millions de dollars au cours actuel Après l'accalmie sur les prix mondiaux, survenue en fin 2008, le temps presse avec les nouvelles hausses observées car, désormais, il y a très peu de lait disponible à l'exportation dans le monde, ce qui explique sa cherté actuellement. D'où la nécessité de passer le plus rapidement possible au lait cru et de donner une chance et une plus large part de marché à la production locale qui vient d'être renforcée avec l'importation de 1 200 vaches laitières en 2008 et 14 000 en 2009 et ainsi que 12 700 entre janvier et juin 2010, sur 30 000 prévues pour cette année, soit encore un apport supplémentaire de 110 millions de litres annuellement, en comptant une production minimum de 8 à 10 litres par vache et par jour. Avec un cheptel bovin estimé à 850 000 vaches laitières, une espérance de vie de 6 à 12 ans, on compte que l'insémination artificielle devrait augmenter ce cheptel de 130 000 têtes d'ici 2014. Préservation du consensus social oblige, pour le Ramadhan et, par précaution supplémentaire, “en plus des stocks constitués habituellement par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), le gouvernement a demandé à l'Office d'importer 30 000 tonnes de poudre de lait supplémentaires aux stocks habituels pour le Ramadhan durant lequel la demande en produits laitiers augmente”, avait annoncé le 19 avril dernier M. Djaâboub, précédent ministre du Commerce, assurant que “le lait en sachet restera disponible au cours du Ramadhan prochain au prix de 25 DA”. 30 000 tonnes de poudre de lait, soit l'équivalent de 300 millions de litres, au bas mot 270 millions de litres. Soit encore 10 millions par jour, près de 1,5 fois la quantité moyenne importée aux beaux jours de l'importation de la poudre de lait. En 2009, l'intégration du lait cru dans la transformation au niveau des laiteries était parmi les principaux facteurs ayant permis à l'Algérie de diminuer ses importations de 40 000 tonnes de poudre de lait, pour un volume d'importation de 145 000 t en 2008. Les importations de la poudre de lait effectuées par l'Office national du lait, créé en 2007, ont baissé de 25 000 tonnes entre 2008 et 2009, passant de 145 000 à 120 000 tonnes. Le monopole dévolu à l'Onil dans l'importation du lait en poudre, ainsi que l'approvisionnement des transformateurs ont donné lieu à des contestations chez ces derniers, quelques-uns d'entre eux estimant que les quotas d'approvisionnement sont insuffisants. Sans pour autant s'avancer, la définition de quotas aurait pu être plus ciblée avec une prise en compte des quotas au prorata des capacités de production et même des parts de marché, cela exigeant davantage de communication et de transparence dans cette distribution, dans un secteur qui exige de donner toute sa dimension à l'inter-professionnalité. Pourtant, selon la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, de l'agriculture et des pêches, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), la validation du Comité interprofessionnel du rapport de sa commission interne, le 7 juin dernier, est perçue de manière positive par les professionnels, particulièrement pour son sens “de la rationalité et de l'équité entre les secteurs privé et public, entre les trois régions géographiques et entre les laiteries privées”, conclut ladite fédération, membre de la Cipa. Il faut rappeler que ce problème se pose à peine quelques semaines après une plainte des éleveurs qui se voient offrir des prix allant de 26 à 29 DA le litre de lait cru, contre les 30 DA définis par le Comité interprofessionnel qui avait rappelé à l'ordre les transformateurs. Affaire à suivre, de surcroît à la veille du Ramadhan, sur un produit aussi sensible.