A partir du 30 juin prochain, l'Office interprofessionnel du lait (Onil), sera, désormais, le seul guichet pour assurer le payement des éleveurs producteurs et transformateurs du lait, effectif depuis le premier mars dernier. Cette nouvelle formule évite, selon le directeur général de l'Office, tous les retards enregistrés dans le payement des subventions, et de là réduire la facture de l'importation estimée à 400 millions de dollars en 2009. Toutefois les intervenants de la filière n'approuvent pas tous ce nouveau dispositif. Ces derniers estiment que les subventions accordées par l'Etat à l'importation du lait en poudre sont concurrentielles. Pour rappel, les transformateurs et producteurs de lait cru recevront les subventions promises par les pouvoirs publics dès mardi prochain. Ces crédits, prévus dans la loi de finances, n'ont été débloqués qu'à la fin mars 2009. D'où le retard dans le payement des producteurs laitiers qui se plaignaient régulièrement de cette situation. Cependant, un autre problème subsiste, c'est celui de la distribution du lait cru par des producteurs. Ces derniers ont du mal à écouler leur production. C'est un vrai paradoxe dans un pays qui inspire à réduire sa facture alimentaire et cela s'explique par une seule raison économique. Les transformateurs de lait préfèrent acheter la matière première moins coûteuse sur le marché international. En effet, depuis la chute du prix sur le marché mondial du lait, les importateurs ont inondé le marché local en lait en poudre, cassant, par ricochet, les prix du marché du lait de vache local et auquel l'Etat a prodigué des centaines de milliards de dinars. Rien que pour le premier trimestre de l'année en cours, ce sont plus de 2 millions de kilogrammes de poudre de lait qui ont été importés. La facture des importations de la poudre de lait est en hausse soutenue. Un milliard de dollars ont été déboursés en 2008 pour les importations de la poudre de lait et des dérivés laitiers. Chaque année, l'Algérie importe 60% de sa consommation en lait. La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. L'Algérie est le premier consommateur laitier du Maghreb. Cette consommation devrait atteindre les 115 litres par habitant et par an en 2010. La croissance annuelle moyenne du marché algérien des produits laitiers frais est estimée à 20 %. Actuellement, le gouvernement soutient 103 transformateurs privés et publics pour maintenir le prix du sachet de lait à 25 dinars. Lotfi C.