Après 16 jours de grève, les quelque 150 travailleurs de la société Safir ne démordent pas et exigent toujours le départ du DG. C'est ce qui a été réaffirmé, hier, lors d'un sit-in qui a duré plusieurs heures, devant le siège de cette société mixte algéro-française filiale de la Sonatrach et qui est implantée au niveau de la zone pétrochimique d'Arzew. Munis de banderoles, ce sont en fait l'ensemble des conseils syndicaux de la plate-forme d'Arzew qui se sont mobilisés, en solidarité avec les travailleurs de Safir. des messages de solidarité sont également parvenus de la zone de Skikda comme nous l'a annoncé le SG du syndicat de Safir : “Cette action de soutien pour notre mouvement a été initiée par l'union territoriale UGTA d'Arzew… C'est également la première action concrète qui est menée… Dans la semaine, nous aurons une assemblée générale, au siège de l'union, de l'ensemble des syndicats de la zone pour décider d'une grève générale sur la plate-forme pétrochimique d'Arzew…” Une réponse en quelque sorte aux propos jugés provocateurs, du ministre Chakib Khelil, qui à deux reprises, à Oran, avait menacé de dissolution l'entreprise si “le problème Safir n'était pas réglé et si les gens ne se mettaient pas au travail !…” Pour les travailleurs de Safir et leurs représentants syndicaux, le véritable problème est l'actionnaire français qui depuis 3 ans n'a rien apporté à Safir, nous explique notre interlocuteur : “ce partenaire français qui est en fait une société familiale est totalement absent, il n'a fait ni investissement, ni plan de développement, ni transfert de technologie… Plus grave, cet actionnaire n'a strictement rien à voir avec l'ingénierie dans les hydrocarbures qui est notre spécialité… Il s'occupe de télécommunication !…” et de poursuivre : “ils ont racheté les parts de gaz de france en 2002.” Pour les grévistes, l'apport nul du partenaire français se vérifie par le plan de charge qui émane essentiellement de la Sonatrach. Mais pour les travailleurs de Safir, leur grève et leur protestation vont bien au-delà de leur propre entreprise comme ils nous l'on expliqué : “ce qui se passe à Safir est en fait l'un des dessous de la loi des hydrocarbures de Chakib Khelil, vendre des actions à des étrangers, privatiser ainsi des filiales pour leur permettre de pénétrer le marché… Safir est un exemple concret de ce qu'ils sont en train de préparer avec la Sonatrach, c'est-à-dire l'éclatement de son capital social… La Sonatrach échappera totalement aux Algériens !…” Une façon on ne peut plus clair de dénoncer la loi qui est passée avec l'aval de la centrale syndicale. Une semaine difficile et grave se prépare à la zone pétrochimique d'Arzew et où cette fois-ci, c'est la base des travailleurs qui est bien décidée à se battre. F. BOUMEDIENE