Les 150 travailleurs de la société algéro-française d'ingénierie Safir entament leur 35e jour de grève. Les négociations butent sur le problème des 4 syndicalistes et 2 travailleurs toujours sous contrôle judiciaire. Après Simas, après la centrale laitière d'Oran, un énième conflit social dans la wilaya d'Oran qui perdure et qui s'enlise dans le pourrissement. C'est ce qui arrive au sein de la société d'ingénierie Safir, implantée dans la zone industrielle d'Arzew, et où les 150 travailleurs de cette société algéro-française entament leur 35e jour de grève. Ces derniers jours, une tentative pour amorcer un dialogue et des négociations entre les représentants des travailleurs et la direction de Safir a été menée par l'intermédiaire de l'Union de wilaya UGTA. Mais finalement, et très rapidement, ces négociations sont tombées à l'eau butant sur l'un des préalables posés par la section syndicale de Safir, à savoir le retrait des plaintes déposées par le directeur général à l'encontre de 4 syndicalistes et de 2 travailleurs, ce qui leur a valu d'être placés sous contrôle judiciaire alors qu'ils sont accusés d'attroupement illégal et de recours à la violence, etc. Pour rappel, au début du conflit, les travailleurs en grève et qui observaient des sit-in avaient empêché deux responsables d'accéder aux locaux de la société. “Nous étions en grève, et l'on se regroupait devant le siège, où y a-t-il eu attroupement illégal ?” réagit pour nous le SG de la section syndicale. Notre interlocuteur confirme encore qu'une 7e plainte aurait été déposée à l'encontre d'un travailleur et de réagir à cette situation. “Nous voulons négocier, mais pas tant que les plaintes sont maintenues, car si l'on doit cesser le mouvement, nos travailleurs doivent avoir des garanties de ne pas être condamné par après, avec le risque à ce moment, de se faire licencier !” La semaine prochaine va être décisive puisque de nouvelle décisions vont être prises quant aux actions à entreprendre dans cette situation et également l'interpellation du patron de la Centrale syndicale. Un Sidi-Saïd jugé sévèrement puisque, nous dit-on, son appel à une trêve sociale en raison de la maladie du président de la République est considérée comme “une fuite en avant”, déclare nos interlocuteurs qui ajoutent “nous étions en grève avant cet appel et nous en sommes au même point, c'est-à-dire toujours en grève”. Pour rappel, ce mouvement de protestation, entamé il y a plus d'un mois par le collectif de Safir, visait à dénoncer l'absence totale d'engagement du partenaire français qui n'a accompli ni investissement ni transfert de technologie, depuis sa prise de participation dans le capital de Safir, il y a 3 ans. La Sonatrach l'autre partenaire restant majoritaire. Quant au traitement de ce conflit, il serait directement géré, nous dit-on encore, par le département de M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. F. Boumediene