En signe de protestation contre l'agression des avocats dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou, le barreau n'a pas seulement décidé de porter plainte (les six avocats ont été auditionnés) mais de boycotter également toutes les cessions criminelles jusqu'à la prononciation de sanctions à l'encontre des auteurs des dépassements. Entretien avec Lila Hadj-Arab, l'une des victimes de l'agression policière. Liberté : La session criminelle de janvier s'est ouverte samedi dernier, qu'en est-il ? Lila Hadj-Arab : La session actuelle est boycottée par tous les avocats du barreau de Tizi Ouzou suite à la décision par les membres du conseil, confirmée lors de l'assemblée générale du 27 décembre dernier, maintenant la position jusqu'à sanction effective de tous les responsables de l'agression commise à notre encontre, le 13 octobre dernier, dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou. Les avocats ont fait ce qu'il y avait lieu de faire, à savoir la plainte déposée avec la constitution du barreau comme partie civile en attendant que cette action aboutisse, espérons-le, à éluder les noms et acteurs de l'agression. Après votre agression, Zerhouni a menacé avec une cassette compromettante à votre égard, que pensez-vous à ce sujet ? Si Zerhouni a mené toute une campagne avec cette cassette, c'est pour faire échouer tout le mouvement de sympathie et de soutien qu'ont soulevé les dépassements dont des Robes noires ont été victimes. Cette sympathie est venue de tous les barreaux. Donc l'objectif voulu par Zerhouni en brandissant une telle cassette est voué à l'échec, d'autant plus que Zerhouni a été mis au défi par les avocats d'avancer les preuves de ce qui leur est reprochés. Ce qui s'est passé est prémédité car je n'ai jamais connu ni entendu, même du temps du parti unique, ce genre de pratiques et de dérapages. Disons, à la fin, que Zerhouni n'a pas de respect pour la justice du fait, premièrement, qu'il procède à des arrestations dans l'enceinte respectable du tribunal et deuxièmement, en manipulant les faits d'une manière à semer le doute et la zizanie dans la corporation. Le mot de la fin. Nous avons déposé plainte. Que la justice reprenne son cour normal et le pouvoir qui lui est conférée par la loi soit exercé pour mettre un terme à cette situation. K. S.