Le Conseil de l'ordre des avocats de la région de Tizi Ouzou, qui regroupe Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou, a décidé jeudi dernier de boycotter “toutes les sessions criminelles à venir et les assistances judiciaires jusqu'à sanction effective des auteurs”, des dépassements enregistrés, la semaine dernière, dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou. Voici le texte du communiqué rendu public par le Conseil de l'ordre : “Le Conseil de l'ordre des avocats de la région de Tizi Ouzou, réuni en session extraordinaire, ce jour 17 octobre 2002 au siège de l'organisation et sous la présidence de M. le bâtonnier, — suite aux graves évènements qui ont eu pour cadre l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou et dont ont été victimes des avocats, comme rapportés et dénoncés dans le communiqué de presse paru en date du lundi 14 octobre 2002 , — à la lumière des explications et témoignages enregistrés par devant le Conseil de l'ordre, — considérant que la mission séculaire et noble de l'avocat réside dans la défense des libertés individuelles en toutes circonstances, le Conseil de l'ordre, à l'unanimité de ses membres, soit 27 sur 31, — apporte un démenti formel et catégorique aux allégations sans fondement de M. le ministre de l'Intérieur selon lesquelles “les délégués interpellés ont troublé la sécurité de l'audience”, “des avocats ont empêché l'arrestation de ces délégués”, “qu'un avocat a donné sa robe à un émeutier pour le faire sortir”, — précise que le bâtonnat de Tizi Ouzou n'a été, à ce jour, destinataire d'aucune “cassette vidéo” de quelque nature qu'elle soit. — dénonce la passivité des autorités judiciaires du tribunal de Tizi Ouzou et particulièrement le parquet de la République, d'autant plus que ces graves dépassements ont eu pour cadre leur juridiction. — appelle tous les confrères relevant du barreau de Tizi Ouzou, à savoir les avocats, la Cour de Tizi Ouzou, de Boumerdès et de Bouira, à observer une grève de trois jours à compter du lundi 21 octobre 2002. — décide le boycott de toutes les sessions criminelles à venir et des assistances judiciaires jusqu'à sanction effective des auteurs de ces dépassements et leur traduction en justice. — décide de déposer plainte, entre les mains de Monsieur le doyen des juges d'instruction du tribunal de Tizi Ouzou, aux côtés des confrères victimes, pour entrave à l'exercice de la profession d'avocat, outrage à la robe d'avocat, coups et blessures volontaires, injures et insultes envers des avocats en robe et dans l'exercice de leur profession.” Fait à Tizi Ouzou, le 17 octobre 2002