L'affaire des six avocats qui ont fait l'objet de dépassements le 13 octobre dernier dans l'enceinte même du tribunal de Tizi Ouzou sera examinée bientôt par le juge d'instruction. C'est ce que nous avons appris, hier, de source crédible. Trois policiers, dont les noms ont été cités dans la plainte déposée par les concernés : Mes Hadj Arab, Khalfoun, Amar-Khodja, Saheb, Hanoun et Zaïdi, seraient convoqués pour injures, insultes et menaces à avocats dans l'exercice de leurs fonctions et coups et blessures volontaires dans l'enceinte même d'un tribunal. Trois avocats, Mes Bourayou Khaled, Brahimi Miloud et Aït Larbi Mokrane, se sont constitués pour défendre leurs confrères qui exigent réparation pour un aussi grave préjudice. Par ailleurs, il semblerait que même le bâtonnat de Tizi Ouzou s'est constitué partie civile dans cette affaire qui a provoqué une levée de boucliers de toute la corporation. Le barreau local a été le premier à monter au créneau en décidant de boycotter toutes les sessions criminelles et les assistances judiciaires “jusqu'à la sanction effective des auteurs des dépassements et leur traduction en justice”. Ces actions ont sérieusement perturbé les assistances judiciaires et provoqué un chamboulement dans la programmation des procès, notamment lors de la grève de trois jours. En criminelle, les 27 affaires inscrites au rôle ont été renvoyées, un ajournement qui pénalise en premier lieu les 47 prévenus qui devaient être jugés lors de la présente session et qui croupissent en prison depuis plusieurs mois. L'autre action de la corporation est venue du Conseil des barreaux d'Algérie qui a approuvé la colère du collectif des avocats de Tizi Ouzou et décidé de porter cette affaire devant le président de la République. A. T.