En visite à Tizi Ouzou, le coordinateur national de l'Unpa, M. Kaïd Salah, a invité, lors d'un point de presse improvisé, les responsables nationaux, notamment les services du Chef du gouvernement, à entamer un dialogue avec les paysans grévistes de la faim depuis 11 jours pour les préserver et avant que leur état de santé ne se dégrade davantage. Le représentant de l'Unpa a mis en garde sur la gravité de la situation. “Ceux qui ont exclu des fellahs de cette région du bénéfice de l'effacement de dettes, une région qui a été frappée durant plusieurs années par de dramatiques évènements et, autre sécheresse, qu'aucune autre wilaya du pays n'en a subi avec une telle ampleur, prendront leur responsabilité des séquelles qui en découleraient.” Il a appelé par la même occasion “tous les syndicalistes à venir soutenir ces derniers, dont l'état de santé inquiète énormément”. De leur côté, des grévistes de la faim ont déclaré : “si nous étions animés d'un quelconque esprit malveillant de non-remboursement des prêts, comme on le pense, nous n'aurions jamais accepté d'hypothéquer nos biens, avec, parfois, ceux de nos parents”, citant l'exemple d'un d'entre eux qui a hypothéqué sept hectares de terre indivise de sa famille contre un prêt de 63 millions de centimes. Le cabinet de la wilaya de Tizi Ouzou a affirmé de son côté que “(…) l'article 37 de la loi de finance complémentaire de l'année 2001, qui prévoit l'effacement de dettes d'agriculteurs, ne s'applique pas aux grévistes, car ceux-ci appartiennent à la catégorie ayant bénéficié de prêts Ansej et pour lesquels un dispositif réglementaire a été prévu, comprenant entre autres le fonds de garantie qui couvre à hauteur de 70% les impayés des crédits accordés aux jeunes promoteurs, qu'ils soient industriels ou agriculteurs”. En outre, dans un autre document émanant de la direction générale du Trésor daté d'octobre 2002, celle-ci précise en réponse à l'Unpa que “la dette bancaire des agriculteurs prise en charge par le Trésor, vis-à-vis notamment de la Badr, obéit à une démarche qui a touché une catégorie de dettes bien précise, à savoir les impayés bancaires qui ne sont adossés ni à une garantie bancaire ni à un quelconque nantissement de matériel”, ajoutant que “la dette liée à l'exploitation et non classée en impayée ainsi que la dette liée à un investissement, n'ont pas fait l'objet d'un traitement par le Trésor”. Une réponse à la demande de l'Unpa émanant de la succursale de la Badr de Tizi Ouzou précise dans le même contexte, en date du 4 novembre 2002 à propos du rachat de la dette agricole, que les agriculteurs de la catégorie emplois de jeunes n'est pas concernée par l'opération. Toujours concernant le rachat des dettes agricoles, la succursale de la Badr, faisant suite à la demande de l'Unpa, “confirmait en août 2002 le rachat de la dette agricole impayée au 31 décembre 2000 par le Trésor public”. Par ailleurs, le secrétariat de wilaya Unpa de Tizi Ouzou informe, dans un document rendu public, qu'il a été procédé, par le secrétariat national Unpa, au “gel”, depuis le 23 février 2004, des activités de M. Kaïd Salah au sein de l'Union. S. Y.