Les agriculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, poursuivent toujours leur grève de la faim et ne semblent apparemment pas près de surseoir à leur action avant de voir leurs revendications sérieusement prises en charge. Leur doléance consiste, faut-t-il le rappeler, en l'effacement de leur dette, conformément au décret présidentiel. Celui-ci a été, selon M.Caïd Salah, coordinateur national de l'Union du mouvement des paysans algériens, qui a rendu visite hier, aux grévistes, appliqué à l'échelle nationale, à l'exception de la wilaya de Tizi Ouzou. «Tizi Ouzou, est une région sinistrée après les événements qu'elle a connus. Donc on demande aujourd'hui l'effacement des dettes de ces jeunes agriculteurs comme il a été procédé à l'allégement fiscale pour les commerçants, l'affaire est du ressort du chef du gouvernement, car il s'agit là d'assainissement d'une situation conformément au décret du président de la République», a déclaré M.Caïd venu, pour, dit-il, affirmer son soutien aux grévistes auxquels il suggère de mettre fin à leur action et de songer à passer au stade du dialogue. Cependant, cela n'a pas convaincu les agriculteurs qui se disent déterminés à poursuivre leur grève de la faim. «La grève de la faim constitue pour nous l'ultime recours. On est venu là pour mourir. On a saisi le ministre et on a constitué moult dossiers, mais sans pour autant avoir de réponses. On est toujours harcelés par les huissiers de justice. Il y a ceux qui ont hypothéqué des biens de leurs familles pour bénéficier d'un crédit», dira, avec beaucoup d'amertume, un gréviste qui cite, à titre indicatif, l'exemple d'un fellah qui a hypothéqué un terrain familial d'une superficie de 74 hectares contre un crédit de 63 millions de centimes. Enfin, il est à souligner que les agriculteurs continuent leur grève de la faim dans des conditions intenables, à l'intérieur du siège de la Fnfc, à l'ex-mairie de Tizi Ouzou. D'ailleurs, les éléments de la Protection civile et ceux du Samu ont procédé à multiples interventions pour évacuer plusieurs grévistes à l'hôpital. En somme, les agriculteurs sont visiblement exposés à une situation de plus en plus déplorable. «On est venu pour mourir», clame un autre gréviste.