La création d'une confédération qui regrouperait en son sein les fédérations nationales de tourisme et des associations des voyages est au stade de la concrétisation. Cette perspective longtemps inscrite sur l'agenda des professionnels du secteur du tourisme est le fruit d'un consensus fait autour de la Fédération nationale des associations de voyages et de tourisme (Fnat) qui donne ainsi un coup de pied dans la fourmilière. Benali Houari, président de la Fnat, ne mâche pas ses mots et pointe un doigt accusateur à l'endroit des responsables sur la situation actuelle du tourisme moribond en Algérie. “Nous constatons la désagrégation de notre secteur avec appréhension. Cet état de fait va crescendo compte tenu du vide juridique et en l'absence d'une politique de tourisme claire et adaptée. Nous devons donc réfléchir à instaurer au plus vite une culture touristique en réalisant tout d'abord l'infrastructure hôtelière qui ne doit plus être réduit à la portion congrue. Ce manque de visibilité entretient un halo d'incertitude sur la question du tourisme dans notre pays”, déplore le président de la Fnta. Comment en effet associer les professionnels du tourisme autour de l'éphémère conseil de facilitation créé par décret ministériel qui n'a pas su donner toute sa dynamique à tous les professionnels du tourisme qui gravitent autour de l'hôtellerie du façon générale ? “Dorénavant, c'est à la future confédération des hôtelleries et des agences de voyages qu'échoira le rôle primordial d'interlocuteur valable avec le ministère de tutelle. Nous devons faire en sorte qu'un plan de relance touristique tous azimuts puisse prendre en considération les attentes des milliers de professionnels perpétuellement en butte aux tracasseries de l'administration tatillonne”, affirme Benali Houari. Malgré l'existence de mécanisme intrinsèques au secteur sensible du tourisme comme partout ailleurs, il n'en demeure pas moins que le catalyseur demeure hors de portée des professionnels. Il s'agit avant toute chose de mettre sur pied une commission technique qui établira un état des lieux circonstancié et recenser des idées nouvelles. Comment faire pour remplir nos hôtels en basse et moyenne saison alors que nous n'avons rien à envier à nos voisins ? “Les rares hôtels à Taghit sont tous complets en cette période des fêtes de fin d'année. Presque tous les clients sont des Occidentaux et il n'est pas rare de voir des touristes dormir à la belle étoile par manque d'infrastructures hôtelières”, déclare le président de la Fnat. Un constat peu reluisant qui s'explique par la précarité de certains sites touristiques, la non-disponibilité de lits qui doivent être revus à la hausse durant la saison estivale au profit des nationaux. À côté de ces extrêmes, la formation hôtelière demeure le parent pauvre du secteur. Hormis quelques instituts de formation qui se comptent sur les doigts d'une main et l'inexistence de guides chevronnés, les professionnels s'accordent à dire que la volonté politique de développer le secteur est devenue une affaire nationale. Pour le président de la Fnat qui préconise un traitement de choc au secteur, il y a nécessité de créer un centre de formation hôtelière dans chaque ville touristique. “C'est à ce prix-là qu'on développera un tourisme de qualité en associant toutes les professions dont l'activité tourne globalement autour de l'hôtellerie. Une ville comme Oran, réputée pour ses sillons littoral et méridional, et de sa proximité géographique avec l'Europe et l'Afrique, n'a plus le droit de faire du bricolage touristique avec 5 579 chambres, 9 428 lits et 50 agences.” Quoi qu'il en soit, les professionnels du tourisme, qui n'ont pas manqué de susciter des réactions, nourrissent l'espoir de voir la tenue des assises nationales sur le tourisme professionnels prendre enfin corps. B. GHRISSI