La déclaration publique d'Amnesty International rend compte de nombreuses affaires de défenseurs des droits humains sahraouis soumis à des mesures de harcèlement et d'intimidation par les forces de sécurité marocaines au cours des derniers mois. L'avocat tunisien, Samir Benamor, représentera Amnesty International au procès des sept défenseurs des droits de l'homme sahraouis, qui s'ouvre demain devant la cour d'appel d'Al Ayoune. Il s'agit de Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, Mohamed El Moutaouakil, Houssein Lidri, Brahim Noumria, Larbi Messaoud et Hmad Hammad, qui seront jugés en même temps que sept autres prisonniers sahraouis, poursuivis pour avoir participé à des manifestations contre l'occupation marocaine. Arrêtés entre juin et août 2005 et incarcérés à la prison civile d'Al Ayoune, ces défenseurs des droits de l'homme sont inculpés de participation et d'incitation à des protestations violentes, ainsi que d'appartenance à une association interdite, ce qu'ils nient entièrement. Deux d'entre eux affirment avoir été torturés au cours de leur interrogatoire. La décision d'Amnesty International de déléguer un observateur à ce procès est motivée par le souci de cette organisation non gouvernementale d'éviter à ces personnes d'être les cibles des autorités marocaines à cause de leurs engagements pour la défense des droits fondamentaux et surtout leurs prises de position publiques en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui. En effet, ils ont contribué pour une large part à rassembler et diffuser des informations concernant les violences commises par les forces marocaines contre des Sahraouis, dans le cadre de manifestations organisées depuis mai 2005 à Al Ayoune et dans plusieurs autres villes au Maroc et au Sahara occidental. Un autre militant des droits de l'Homme, en l'occurrence Brahim Dahane, dont l'affaire est toujours en cours d'instruction et il devrait comparaître en justice séparément, aura également à répondre d'accusations liées à ses activités en faveur des droits fondamentaux. Amnesty International estime que ces huit prisonniers peuvent être des détenus d'opinion. Selon le dernier rapport de cette ONG, les défenseurs des droits humains au Sahara occidental ont, à maintes reprises, été pris pour cibles en raison de leur action. Certains d'entre eux se sont vu interdire de se rendre à l'étranger, pour les empêcher de parler des violations des droits humains, alors que d'autres ont été arbitrairement emprisonnés. Le document précise que depuis mai 2005, le territoire du Sahara occidental, et particulièrement la ville d'Al Ayoune, a été ébranlé par une vague de manifestations. La déclaration publique d'Amnesty International rend compte de nombreuses affaires de défenseurs des droits humains sahraouis soumis à des mesures de harcèlement et d'intimidation par les forces de sécurité marocaines au cours des derniers mois. Il est aussi fait état d'allégations de violations des libertés fondamentales infligées à des manifestants et mentionne notamment la mort de l'un d'entre eux dans des circonstances suspectes en octobre 2005. K. ABDELKAMEL