C'est la première fois qu'un dossier aussi complexe est programmé mais, il semblerait que les élus n'étaient pas très intéressés par la levée de toutes les zones d'ombres l'entourant. Le lourd dossier relatif au foncier industriel a été examiné avant-hier par les membres de l'APW dans sa session ordinaire tenue à la salle de conférences de la wilaya de Boumerdès. La situation du foncier affecté aux activités industrielles est peu reluisante si l'on juge par les chiffres communiqués par la commission de l'équipement et de l'aménagement urbain qui a dû travailler d'arrache-pied pour réunir les données sur un dossier aussi épineux. C'est pour la première fois que des élus de l'APW osent s'attaquer à un dossier des plus complexes. Dommage que le travail remarquable effectué par cette commission n'a pas suscité chez les élus l'intérêt et l'engouement tant attendus puisque l'on a enregistré seulement quatre interventions sur un sujet aussi intéressant compte tenu de l'impact de l'industrie sur le chômage et les finances des APC qui ont pourtant toujours constitué un souci majeur pour les élus de l'APW. Ces derniers ont laissé échapper une occasion en or de débattre davantage de cette question d'actualité alors que le wali de Boumerdès était vraiment disponible pour éclairer les élus sur pas mal de zones d'ombre entourant ce dossier. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Ainsi, sur les 182 hectares à vocation agricole attribués à des investisseurs, depuis la création de la wilaya en 1985, seuls 5,8% ont été réellement exploités et sur les 737 assiettes attribuées, seules 20% d'entre elles ont accueilli des projets qui sont entrés en activité alors que 50% des projets lancés, soit 406, sont toujours en cours de construction dont certains ont connu des conversions sans aucune relation avec l'activité industrielle. Parmi ces lots, seuls 213 possèdent un acte de propriété alors que de nombreux lots de terrains nus destinés initialement pour des activités industrielles ont servi à la construction de logements et petits commerces, note le rapport d'une commission de l'APW qui a mené l'enquête sur place. Le document fait état de “l'esprit rétrograde” et du manque de professionnalisme de certains investisseurs qui ont bénéficié de beaucoup de privilèges de l'Etat et qui n'ont rien donné de retour. Certains n'ont pas hésité à revendre leur lot ou à changer sa vocation tandis que d'autres n'ont pas respecté le cahier des charges qui les lie avec l'administration. Ils jouissent toujours des lots bien que le cahier des charges leur a fixé un délai pour entamer leurs projets. Sur les difficultés rencontrées par les vrais investisseurs qui ont engagé des projets sur les 8 zones industrielles gérées par l'Egzib (entreprise de gestion des zones industrielles de Boumerdès) ainsi que sur les 14 autres gérées par l'agence foncière, les élus font état des obstacles avec les banques et les différentes administrations ainsi que l'absence de viabilisation sur zones d'activités où certaines d'entre elles sont dépourvues des commodités les plus élémentaires comme l'eau et l'électricité. Seuls les lots attribués à partir de 1999 ont été plus au moins exploités contrairement à ceux datant de 1985 dont la plupart ont été utilisés pour des commerces ou des habitations, cas de Bordj Menaël, par exemple. Le wali de Boumerdès a intervenu pour annoncer aux élus que leurs recommandations et les observations faites par la commission de l'APW seront exploitées par ses services. M. T.