De nombreuses carences et autres anomalies dans l'exploitation minière, notamment “l'après-mines”, ont été relevées et dénoncées par les conférenciers. Il est temps, soutiennent-ils, de prendre des mesures en vue d'éviter de réels dangers aux mineurs et aux riverains. Le regroupement régional des opérateurs miniers, organisé par l'Agence nationale de la géologie et du contrôle minier, à la salle des actes scientifiques de l'université de Batna, a levé le voile sur les manquements aux obligations en matière d'activité minière. Devant les opérateurs de l'antenne de Batna constituée de 5 wilayas (Batna, M'sila, Milia, Biskra, Oued Souf), les participants ont présenté les agences minières et défini le cadastre minier (procédure et modalités d'attribution des titres miniers) “dans le but de les (opérateurs miniers) sensibiliser à mettre en conformité leurs exploitations minières et de la prise en charge de leurs préoccupations”, selon les propos d'un membre de l'Angc. Ensuite, ils ont été reliés par les conférenciers qui avaient présenté des communications portant sur les règles de l'art minier et sur l'environnement. Le tout a été clôturé par la présentation des rapports de la police des mines (état des lieux) et les débats avec les opérateurs miniers de l'agence de Batna. Toutefois, les faits saillants de cette rencontre sont les deux communications portant, l'une sur l'environnement et l'autre sur les constats de l'état des lieux effectués par les ingénieurs chargés de la police des mines (au nombre de 15 ingénieurs), lors de leurs missions de contrôle des activités minières à travers les wilayas précitées. Ces deux communications ont levé une zone d'ombre sur les irrévérences constatées au niveau des exploitations des gisements et les préjudices causés à l'environnement et aux contribuables. Le conférencier Mohamed Acherug, préférant le langage des photos a celui des mots, a montré la pagaille qui régnait au niveau de la plupart des lieux d'exploitation, tout en mettant en exergue quelques photos représentant les “après-mines” et les dangers qui pourraient en résulter. Les photos étaient d'une hideur et d'une horreur indescriptibles. Une véritable hécatombe ! Maniant la langue de Molière, il leur (les opérateurs) a parlé de la prise en charge des risques “après-mines” et de la remise en état des lieux, en les invitant à “respecter et les normes propres à la garantie de l'hygiène et la sécurité, ainsi que les conditions d'exploitation selon les règles de l'art minier (la loi minière, article 53)”. Le conférencier a passé une ou deux photos représentant des sites restaurés ou réhabilités (revêtement du sol) après leur exploitation, en expliquant les techniques à observer pendant l'exploitation et après l'exploitation. Après cette communication, c'était au tour des constats et de l'état des lieux effectués par les ingénieurs chargés de la police des mines lors de leurs missions de contrôle des activités minières à travers certaines wilayas. Les ingénieurs relevant de la police des mines ont relevé presque les mêmes anomalies et infractions résumées dans les points suivants : l'absence du bornage des périmètres d'exploitation, redevances minières impayées, l'inexistence de l'élaboration et de la présentation du plan d'exploitation actualisé annuellement, l'absence de la mise en place et de la tenue des registres réglementaires sur les chantiers, le manque d'ouverture et d'alimentation du compte séquestre, la non-remise du rapport d'activité annuel, la non-remise du rapport d'audit environnemental, l'inapplication de la réalisation de la remise en état des lieux… Enfin, lors des débats, les opérateurs se sont limités à évoquer quelques démêlés avec les populations et les élus qui leur refusent le droit d'accéder à leurs exploitations pour des raisons de protection de l'environnement ou de propriétés. Ils ont également évoqué le problème des engins sans cartes grises. B. Belkacem