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Mohamed Mouloud Bendali (Premier responsable de l'Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM) « L'assistance étrangère pour mettre fin aux atteintes à l'environnement »
Le premier responsable de l'ANGCM estime dans cet entretien que l'enveloppe financière nécessaire à la remise en état de certains sites miniers fermés est importante et qu'elle sera prise en charge par l'Etat. Il souligne cependant que les nouveaux exploitants seront contraints dorénavant de prendre eux-mêmes en charge les frais découlant de la dégradation de l'environnement. La loi qui réglemente depuis 2001 l'activité minière a prévu certaines dispositions pour la préservation de l'environnement. Qu'en est-il exactement de l'application sur le terrain, puisque de nombreuses atteintes liées aux risques miniers sont encore constatées ? Il est vrai que la situation est parfois catastrophique, mais nous nous efforçons de réagir à chaque fois qu'il y a danger pour l'environnement et la population. L'ANGCM est aidée dans cette tâche par la société civile, la population, et les autorités locales dans chaque région touchée. Nous prenons alors des mesures strictes à l'encontre des exploitants incriminés. Nous arrêtons l'exploitation de la mine ou de la carrière jusqu'à ce qu'ils se conforment à la législation et mettent fin aux nuisances occasionnées. Je peux vous citer par exemple le cas de cet exploitant à Boumerdès dont la carrière se situait à proximité d'un château d'eau et qui a été sanctionné et sa carrière fermée. Nous avons eu à réagir aussi par rapport à beaucoup de cas de nuisances, dont des rejets de poussière, la pollution des oueds etc.…. Après trois ans d'existence seulement, nous ne sommes pas à 100% de nos capacités d'intervention, mais nous restons très vigilants par exemple pour tout ce qui est des impacts négatifs sur les eaux et les nappes. Qu'en est-il des cas d'atteintes pérennes à l'environnement occasionnées par l'activité minière ? Vous soulevez là le problème de l'après-mines. En Algérie, il existe un nombre important de mines abandonnées, et qui existent pour beaucoup depuis l'époque coloniale. C'est le cas de la mine de charbon de Béchar, par exemple ou il y a des tas très importants de déchets qui occupent un grand espace et qui déversent dans l'air, quand le vent souffle, des nuages de poussière. Le deuxième aspect à relever c'est l'endommagement des terrains, et les affaissements. Le problème des galeries souterraines est très difficile à résoudre, et les terrains en surface sont inutilisables par exemple pour une autre activité économique. Les pertes de ce point de vue là sont donc très importantes. Qu'est-ce qui est fait actuellement pour prendre en charge ces problèmes ? Nous prévoyons à partir de cette année de faire un état des lieux en vue de prendre en charge au cas par cas tous les sites qui ne sont plus en activité, et ce à court terme, c'est à dire à partir de 2008. Il faut dire que dans ce domaine, la situation est complexe et nous butons sur un certain nombre de problèmes, car nous ne disposons pas des documents qui nous permettraient de restituer toutes les données. Des appels d'offres ont été lancées pour créer, grâce à l'assistance technique de la Banque Mondiale, deux banques de données, la première concerne " le système d'information géologique pour le contrôle minier ", et la seconde " le Système d'information géographique pour l'environnement ". Après l'inventaire des données, il faudra trouver les financements nécessaires pour prendre en charge les options de remise en état qui seront arrêtées. Il y a de fortes chances que se soit l'Etat qui prenne en charge l'aspect financier de la réhabilitation et le règlement des problèmes environnementaux causés notamment par les vieux sites miniers qui sont fermés. Comment est engagée actuellement la responsabilité des nouveaux exploitants pour éviter les atteintes à l'environnement ? Pour les nouveaux sites, mais aussi pour les anciennes mines et carrières encore en exploitation, la réglementation est claire et elle sera appliquée scrupuleusement pour responsabiliser les exploitants. Nous voulons faire admettre à tous les concernés, que l'activité minière peut être rentable tout en protégeant l'environnement. D'ailleurs, les expériences de par le monde le démontrent. Pour y arriver nous devrons créer les bureaux d'étude qui mettront au point les stratégies nécessaires. Nous n'avons pas encore, au niveau de l'ANGCM la capacité de faire nous- même ces études, mais nous prévoyons de demander l'assistance des bureaux d'étude étrangers pour mettre en place les outils nécessaires en matière géologique et environnementale. Le respect des normes environnementales prévues par la nouvelle loi minière passe aussi par l'action de la police des mines. Une des tâches des ingénieurs chargés de la police des mines consiste à veiller à ce que l'impact de l'activité minière sur l'environnement soit nul ou tout au moins réduit au maximum. Il y a aussi dans le domaine de la remise en état des lieux après la fin de l'exploitation, une obligation contenue dans la loi relative aux mines visant à garantir le financement des travaux de restauration. Les textes réglementaires imposent ainsi à l'exploitant d'ouvrir un compte séquestre qui doit être alimenté annuellement par 0, 5 % du chiffre d'affaire. La police des mines veille à son application et des sanctions sont prévues en cas de manquement à cette obligation. L'argent collecté servira à remettre les lieux en état.